Une histoire racontée à Sophie - La Flute
Une histoire racontée à Sophie - La Flute
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(Pourtant Freud, neurologue au départ, en tenait compte <strong>à</strong> sa manière,<br />
mais pas ses successeurs). Nous en avons déj<strong>à</strong> parlé plus haut.<br />
<strong>La</strong> Chaux-de-Fonds où nous emménageons par un triste temps<br />
de fin d’automne donne une impression déprimante qui pourtant<br />
s’effacera rapidement! Cette ville est en fait très vivante: les gens y sont<br />
sympathiques et ouverts, beaucoup de choses s’y passent, notamment<br />
des conférences au Club 44, des expositions, de magnifiques<br />
concerts dans la belle salle de musique qui vient d’être construite…<br />
Les commerces fleurissent et attirent les flâneurs avides de belles<br />
vitrines. Le luxueux Hôtel Moreau reçoit les «gros clients» de<br />
l’horlogerie… Il est vrai que dans cette période d’après-guerre, la<br />
Chaux-de-Fonds est une ville opulente, «la vraie capitale horlogère»<br />
qui attire les meilleures troupes de théâtre, des orchestres prestigieux<br />
et de grands artistes, comme par exemple Arthur Rubinstein.<br />
Nous y sommes pour un an. Me voil<strong>à</strong> assistant du service de<br />
médecine de l’hôpital. <strong>La</strong> petite famille est emménagée dans un<br />
immeuble qui vient d’être construit, rue du Premier Août, tout près<br />
de l’hôpital. Tout autour, règne encore la campagne. Des champs<br />
nous entourent, dont l’un me sert de raccourci pour gagner <strong>à</strong> pied<br />
l’hôpital (il s’agit bien entendu de l’ancien hôpital… plutôt vétuste).<br />
Au nord de l’hôpital, un baraquement peu engageant planté<br />
au milieu d’un pré, il est du style, disons «camp d’accueil».<br />
C’est du «provisoire qui dure», destiné aux tuberculeux<br />
chroniques, pour la plupart alcooliques, sans abri et misérables.<br />
Ils font le mur pour s’abreuver et il est bien difficile de faire observer<br />
un minimum de discipline.<br />
Les médicaments modernes de la tuberculose ne sont pas<br />
encore nés (ni Streptomycine, ni PAS, ni Rimifon…). En somme,<br />
«c’est pas la gâche»… À tour de rôle, les assistants en assurent le<br />
fonctionnement médical.<br />
À propos de tuberculose et pour en revenir aux hôpitaux<br />
psychiatriques, qu’en est-il de ce fléau? Ces établissements<br />
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