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Une histoire racontée à Sophie - La Flute

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Ouf, oui! Mais <strong>à</strong> force d’effeuiller l’arbre <strong>à</strong> Pabst, il tombe<br />

sous le sens que la grande masse des WINTELER ne se trouve<br />

ni <strong>à</strong> Goldingen, ni chez nous, mais en Allemagne, en Amérique,<br />

au Canada, en Russie… Et que par conséquent, ils ne nous concernent<br />

que de très loin.<br />

Le mérite de ces ramifications est au moins de nous rappeler que<br />

l’être humain est un animal tenaillé par le besoin d’aller voir ailleurs…<br />

«Voir du pays!».<br />

Or nous savons qu’au cours des premiers siècles de l’<strong>histoire</strong><br />

suisse un bon moyen de voir du pays était de s’enrôler dans un de ces<br />

régiments Suisses qui offraient leurs services aux grands de ce monde<br />

dont la grande affaire était la guerre…<br />

Les contingents étaient prélevés sur une jeunesse montagnarde<br />

aussi abondante que pauvre; désoeuvrée de surcroît et avide d’autre<br />

chose… Ces régiments, exutoires <strong>à</strong> misère, s’étaient imposés par leur<br />

valeur militaire jusqu’<strong>à</strong> devenir une sorte d’industrie juteuse menée<br />

tambour battant, <strong>à</strong> la disposition du plus offrant («point d’argent,<br />

point de Suisse»).<br />

Ces régiments étaient frétés et commandés par des officiers<br />

suisses, généralement fortunés et de «bonne famille»… Mais voil<strong>à</strong><br />

qu’<strong>à</strong> la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècle, l’exutoire<br />

s’épuise (surtout après le massacre de la garde suisse aux Tuileries en<br />

1792)… <strong>La</strong> Suisse, toujours nécessiteuse, n’en poursuit pas moins son<br />

rêve d’ailleurs…<br />

Chercher fortune signifie désormais émigrer, mais<br />

individuellement, soit vers l’Est (pays nordiques, Russie…), soit<br />

vers l’Ouest (les Amériques…) Les «pauvres» ne sont pas les seuls<br />

<strong>à</strong> chercher fortune; les gens aisés et entreprenants en quête de<br />

débouchés émigrent tout autant.<br />

C’est ainsi que les WINTELER, les nôtres, quittent la mère<br />

patrie pour les pays baltes et la Russie.<br />

Sur cinq générations. Ceux de Nikolaïev s’en sont plutôt bien<br />

trouvés… Jusqu’aux évènements de 1917! Peut-être même dès les<br />

troubles prémonitoires de 1905.

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