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Une histoire racontée à Sophie - La Flute

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personnel d’un service <strong>à</strong> un autre, parfois d’une discipline <strong>à</strong> une<br />

autre… J’exagère <strong>à</strong> peine!<br />

Pourtant Péron et moi, on fera<br />

connaissance. Il est, dit-on, mésestimé de<br />

ses pairs. On dit aussi qu’il a été refusé <strong>à</strong><br />

l’agrégation en raison de son caractère<br />

intransigeant, hors normes. Se sent-il<br />

relégué dans son petit service de la rue<br />

Boileau? Dieu sait… Ultérieurement, il<br />

se verra confier (par la toute puissante<br />

Assistance Publique (l’«AP»), la charge<br />

d’un service de neurologie autrement plus<br />

important <strong>à</strong> la Salpêtrière. Il faut dire qu’<strong>à</strong><br />

Jean-Noël Perron<br />

l’époque, la Salpêtrière est encore la Mecque de la neurologie, le<br />

rouleau compresseur anglo-américain n’étant pas encore passé. Plus<br />

tard, en 1954-55, après mon adaptation en Suisse, je reviendrai <strong>à</strong> Paris<br />

muni d’une bourse d’études, pour une année sabbatique d’étude,<br />

avec cette fois Maman, Natalie et Anne. On est logés chez tes grands<br />

parents, un grand avantage affectif et matériel.<br />

Qui est Noël Péron? Si j’en parle, c’est parce qu’il a beaucoup<br />

compté pour moi. Valentin Magnan, son grand-père (1835-1916), est<br />

un des grands noms de la psychiatrie française, professeur en chaire<br />

et médecin chef de «l’asile d’aliénés universitaire de Sainte-Anne»<br />

qui vient d’être inauguré (1867), hors des murs de Paris, c’est-<strong>à</strong>-dire<br />

encore en pleine campagne! Magnan est également le fondateur en<br />

1875 de la Maison de Santé du Château de Suresnes, clinique privée<br />

qui reviendra <strong>à</strong> ses successeurs, dont Noël Péron. Cette clinique a<br />

accueilli bien des grands de ce monde, par exemple la deuxième fille<br />

de Victor Hugo, Adèle (1830-1915), dont l’état mental était atteint.<br />

C’est pour elle que s’est construit un petit pavillon dans le grand<br />

parc. Elle y serait morte… À Suresnes donc, au bord de la Seine, dans<br />

cet immense parc, se groupent autour du «Château» une série de<br />

pavillons destinés <strong>à</strong> recevoir chacun huit <strong>à</strong> dix malades.<br />

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