22.06.2013 Views

Une histoire racontée à Sophie - La Flute

Une histoire racontée à Sophie - La Flute

Une histoire racontée à Sophie - La Flute

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

96<br />

Plus tard, lors de mon année sabbatique <strong>à</strong> Paris en 1954-55, j’aurai<br />

l’occasion d’y travailler <strong>à</strong> temps partiel, deux après-midi par semaine,<br />

comme remplaçant de l’adjoint en titre, Saladin. Cette activité me fut<br />

instructive en raison de la clientèle privée, très différente de celle des<br />

hôpitaux publics. De plus, l’aspect «beurre sur les épinards» n’est<br />

jamais négligeable.<br />

Actuellement la clinique de Suresnes n’existe plus. <strong>La</strong> propriété<br />

a été vendue aux usines Dassault (aviation militaire). Noël Péron est<br />

mort vers 1970, <strong>à</strong> 70 ans, au cours d’une malencontreuse opération<br />

pour anévrysme du carrefour aortique.<br />

Pour en revenir <strong>à</strong> l’Hôpital Ambroise Paré de la rue Boileau, il<br />

s’agit bien d’un service de médecine générale, avec une consultation<br />

qui, sans l’afficher, est fortement teintée de neurologie et de<br />

psychiatrie, ce que j’ignorais au départ. Pour moi en effet c’est la fin<br />

des études, les derniers stages, les derniers examens, un sujet de thèse<br />

<strong>à</strong> trouver, etc… Je m’intègre finalement au service. Au point de m’y<br />

sentir <strong>à</strong> l’aise et de me voir confier par Péron une thèse de doctorat<br />

sur un sujet <strong>à</strong> l’ordre du jour, l’électrochoc, une méthode récente<br />

qui a déj<strong>à</strong> fait ses preuves, mais seulement en milieu hospitalier<br />

(les médicaments psychotropes n’existant pas encore).<br />

On peut dire qu’avec l’électrochoc (EC) et les cures d’insuline,<br />

s’amorçait le tournant de la psychiatrie moderne, juste avant l’avènement<br />

des médicaments psychotropes (largactil et suivants). Pichot, dans «Un<br />

siècle de psychiatrie», rapporte ce qui suit: «Peu avant la dernière<br />

guerre, au Maudsley-hospital de Londres, centre psychiatrique ou le<br />

niveau scientifique et où la qualité des soins était considérés comme<br />

les plus élevés du monde, Eliot Slater fut mis en présence d’une salle<br />

réservée aux mélancoliques chroniques (…) Menant des années durant<br />

une existence douloureuse sans que la médecine puisse leur apporter<br />

de secours (NDLR: notamment délires mélancoliques chroniques<br />

qu’on ne voit pratiquement plus de nos jours). Il rapporte dans ses<br />

souvenirs l’impression profonde qu’il ressentit lorsque l’introduction

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!