Une histoire racontée à Sophie - La Flute
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Plus tard, lors de mon année sabbatique <strong>à</strong> Paris en 1954-55, j’aurai<br />
l’occasion d’y travailler <strong>à</strong> temps partiel, deux après-midi par semaine,<br />
comme remplaçant de l’adjoint en titre, Saladin. Cette activité me fut<br />
instructive en raison de la clientèle privée, très différente de celle des<br />
hôpitaux publics. De plus, l’aspect «beurre sur les épinards» n’est<br />
jamais négligeable.<br />
Actuellement la clinique de Suresnes n’existe plus. <strong>La</strong> propriété<br />
a été vendue aux usines Dassault (aviation militaire). Noël Péron est<br />
mort vers 1970, <strong>à</strong> 70 ans, au cours d’une malencontreuse opération<br />
pour anévrysme du carrefour aortique.<br />
Pour en revenir <strong>à</strong> l’Hôpital Ambroise Paré de la rue Boileau, il<br />
s’agit bien d’un service de médecine générale, avec une consultation<br />
qui, sans l’afficher, est fortement teintée de neurologie et de<br />
psychiatrie, ce que j’ignorais au départ. Pour moi en effet c’est la fin<br />
des études, les derniers stages, les derniers examens, un sujet de thèse<br />
<strong>à</strong> trouver, etc… Je m’intègre finalement au service. Au point de m’y<br />
sentir <strong>à</strong> l’aise et de me voir confier par Péron une thèse de doctorat<br />
sur un sujet <strong>à</strong> l’ordre du jour, l’électrochoc, une méthode récente<br />
qui a déj<strong>à</strong> fait ses preuves, mais seulement en milieu hospitalier<br />
(les médicaments psychotropes n’existant pas encore).<br />
On peut dire qu’avec l’électrochoc (EC) et les cures d’insuline,<br />
s’amorçait le tournant de la psychiatrie moderne, juste avant l’avènement<br />
des médicaments psychotropes (largactil et suivants). Pichot, dans «Un<br />
siècle de psychiatrie», rapporte ce qui suit: «Peu avant la dernière<br />
guerre, au Maudsley-hospital de Londres, centre psychiatrique ou le<br />
niveau scientifique et où la qualité des soins était considérés comme<br />
les plus élevés du monde, Eliot Slater fut mis en présence d’une salle<br />
réservée aux mélancoliques chroniques (…) Menant des années durant<br />
une existence douloureuse sans que la médecine puisse leur apporter<br />
de secours (NDLR: notamment délires mélancoliques chroniques<br />
qu’on ne voit pratiquement plus de nos jours). Il rapporte dans ses<br />
souvenirs l’impression profonde qu’il ressentit lorsque l’introduction