Une histoire racontée à Sophie - La Flute
Une histoire racontée à Sophie - La Flute
Une histoire racontée à Sophie - La Flute
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
66<br />
haineuses des communistes. A l’autre pôle, règne un engouement<br />
tout aussi aveugle pour le fascisme. C’est «l’Action Française»<br />
nationaliste et antisémite, qui regroupe de son côté des intellectuels<br />
tels que Maurras, Rebatet, Claudel, Drieu la Rochelle, Brasillach... Ce<br />
sont les futurs «collabos» intellectuels. De même pour les «Croixde-Feu»,<br />
association d’anciens combattants 14-18, nationalistes<br />
d’extrême-droite qui, avec toute une frange de la jeunesse française,<br />
se groupent sous la houlette du Colonel de <strong>La</strong> Roque. Ce dernier<br />
fondera en 1936 le PSF (Parti Social Français). Après 1940, de la<br />
Roque, d’abord favorable <strong>à</strong> Pétain, s’en détachera et prendra position<br />
contre la «collaboration». Il sera déporté en Allemagne.<br />
Ainsi se confrontent encore et toujours deux entités: «Les<br />
intellectuels de droite» et les «intellectuels de gauche». Et<br />
pourtant dès 1925 le pamphlet de Julien Benda, «<strong>La</strong> trahison des<br />
clercs», dénonçait la démission de ceux qui parmi les intellectuels<br />
sont tentés de sacrifier l’amour de la vérité <strong>à</strong> leurs engagements<br />
politiques et idéologiques. Comment oublier par exemple que<br />
l’Establishment intellectuel d’après la dernière guerre fut en France<br />
complice du totalitarisme le plus tyrannique que le monde ait connu,<br />
le communisme. Paul Eluard, le poète, ne chantait-il pas les vertus<br />
du stalinisme: «Et Staline pour nous est présent pour demain / Et<br />
Staline dissipe aujourd’hui le malheur / <strong>La</strong> confiance est le fruit de<br />
son cerveau d’amour / <strong>La</strong> grappe raisonnable tant elle est parfaite»…<br />
Survient la guerre…<br />
Nous sommes <strong>à</strong> la fin d’août 1939. Vacances en Appenzell,<br />
en pension, toujours chez les deux demoiselles Pestalozzi.<br />
Leur frère est le fermier d’<strong>à</strong> côté. Pour moi, toujours privé d’enfants<br />
de mon âge car en cette fin d’août les classes ont déj<strong>à</strong> ont repris.<br />
Je m’occupe <strong>à</strong> la ferme. L’étable et les brouettes de fumier n’ont plus<br />
de secrets pour moi. Je vais traire dans les champs. Lectures, promenades,<br />
accordéon…Mon petit Hohner m’a suivi, je suis encore débutant.<br />
Des petits exercices, des petits morceaux me taillent un certain<br />
succès… Ils sont gentils! Le 1 er septembre, la guerre éclate.