Une histoire racontée à Sophie - La Flute
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A l’engouement pour le structuralisme succède l’existentialisme<br />
L’existentialisme de J.P. Sartre s’oppose au structuralisme. Il s’agit<br />
d’une philosophie impossible qui n’admet que l’engagement<br />
personnel de chaque individu, indépendamment de toute<br />
contingence biologique ou sociale. L’homme ne serait que ce qu’il<br />
a choisi d’être; absolument libre, seul responsable de son propre<br />
destin. C’est «l’homme condamné <strong>à</strong> être libre». (Sartre). Selon A.<br />
Comte-Sponville, cette prétendue liberté totale telle que la conçoit<br />
l’existentialisme n’est qu’un «humanisme imaginaire». En quoi<br />
il rejoint P. Valéry et son génial raccourci: «nous naissons avec du<br />
possible inné».<br />
Il n’en reste pas moins que l’antipsychiatrie s’est emparée du<br />
structuralisme pour en faire caricaturalement l’arme idéologique<br />
violente décrite ci-dessus. Sa virulence primaire est pimentée de<br />
toutes sortes de slogans inspirés de mai 68 et du maoïsme. <strong>La</strong> maladie<br />
mentale n’existe pas. Seule la société est malade… Nyaka la changer<br />
et le tour est joué!<br />
Mais trêve de philosophades alambiquées. Car du point de vue<br />
pratique, le courant d’idées structuraliste a des aspects constructifs.<br />
Par exemple, il n’est certainement pas étranger <strong>à</strong> l’éclosion de la<br />
notion de «constellation familiale», une «structure» dont la<br />
dynamique diffère de celle de l’individu pris isolément. Ainsi ces<br />
thérapies sont-elles orientées vers la prise en soins de la famille dans<br />
sa globalité, l’individu n’étant pas pris en compte en priorité. Telles<br />
sont les «thérapies familiales» et les thérapies dites «dynamique de<br />
groupe».<br />
C’est ce moment troublé que choisit la Croix-Rouge Suisse<br />
(CRS), pour réformer l’enseignement des soins infirmiers dans toute<br />
la Suisse. Ce qui n’est pas forcément pour déplaire. En effet, depuis<br />
les années 1920, cet enseignement est assuré par chaque hôpital<br />
psychiatrique et chapeauté par ladite CRS. En fait, le vrai trait d’union<br />
entre les hôpitaux psychiatriques est <strong>à</strong> cette époque la «Centrale<br />
Suisse de Psychiatrie Pratique», organisme non gouvernemental, un<br />
peu «artisanal» il est vrai, disparu depuis, mais efficace, définissant<br />
les programmes d’enseignement et groupant lors des examens tous les<br />
candidats de Suisse romande dans l’un des hôpitaux, <strong>à</strong> tour de rôle.<br />
Ces diplômes étaient reconnus hors de Suisse, pratiquement dans<br />
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