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discours indirect libre - e-Sorbonne

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Chapitre III Les marqueurs sémantico-syntaxiques du DIL 170<br />

dernier énoncé, interrogatif, relève toujours de lřinstance de S1 ; on aurait pu discuter cette<br />

attribution à S1, dans la mesure où la découverte des jarres, dont lřune était remplie de<br />

pièces dřor, fait lřobjet dřun doute, aussi bien de la part de S0 que de S1 vis-à-vis de la<br />

source énonciative quřon entend par GOVORJAT (à ce quřon dit). Mais dans le dernier<br />

énoncé, cřest le ton, le style général qui fait pencher la balance en faveur de S1, car le<br />

style de S0, Zybin (le Je-narrateur), reste confiné dans les notes froides, parfois<br />

moqueuses vis-à-vis des autres, ce que lřon ressent déjà dans le premier énoncé de notre<br />

exemple : Zybin transmet les paroles de son interlocuteur en gardant les détails que celui-<br />

ci lui donne, avec les jugements de son interlocuteur (ljubit, pravda, vypit‟, no bez ètogo<br />

toţe nel‟zja), ce qui donne une teneur générale ironique vis-à-vis du <strong>discours</strong> représenté.<br />

Ce premier énoncé est le déclencheur du DIL (rien ne nous empêche de qualifier cet<br />

échantillon de DIL). Dans le deuxième énoncé, qui commence par ČTO, les <strong>discours</strong><br />

sřempilent comme des poupées russes : ČTO constitue une trace de la présence de S0<br />

signalant une décharge énonciative, montrant que S0 nřest pas le garant de ce qui va<br />

suivre, laissant ainsi la place à S1, son interlocuteur. Il est curieux que le <strong>discours</strong> de S1<br />

contienne encore un autre marqueur, GOVORJAT, qui renvoie vers le <strong>discours</strong> de<br />

lřensemble des locuteurs que lřon peut désigner par le signe conventionnel de Sx ; nous y<br />

reviendrons plus tard à lřoccasion de lřétude du marqueur GOVORIT. Nous voyons que<br />

cet énoncé présente un cas curieux de décharge progressive, émanant dřabord de S0 au<br />

profit de S1 et, ensuite, cřest S1 qui se distancie des paroles de Sx 108 par le biais du<br />

marqueur GOVORJAT. Le dernier énoncé, introduit par Nu (rendu dans la traduction par<br />

« mais, après tout ») de ce paragraphe présente une conclusion : cřest un propos qui<br />

résume la position de lřénonciateur sur cette rumeur au sujet dřun trésor ; dans cet énoncé,<br />

il y a un enjeu dřappartenance énonciative qui se met en place. Cet énoncé sřinterprète<br />

plutôt comme émanant de lřénonciateur rapporté : la particule Nu implique la présence de<br />

lřinterlocuteur, une tentative de recherche dřune conclusion appropriée, le souci de<br />

paraître clair au destinataire du message. Bien sûr, le Je-narrateur peut feindre quřil<br />

recherche lřinterprétation adéquate de la rumeur sur le trésor, mais on doute du sérieux de<br />

cette opération venant de la part du narrateur dont le <strong>discours</strong> est analytique, parfois<br />

moqueur : il ne croirait pas, contrairement à son interlocuteur (le chauffeur), à lřhistoire<br />

108 Sx : on peut le définir comme une source énonciative désignant un savoir commun, ou, encore,<br />

lřensemble des locuteurs (une communauté) à qui lřon doit les propos.

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