discours indirect libre - e-Sorbonne

Chapitre III Les marqueurs sémantico-syntaxiques du DIL 174
(62a) При этом три женщины набросились на меня, как если бы они хотели выколоть
мне глаза.
* Что я дикарь, убийца, и все это из-за меня.
(62b) Дикарь, убийца, кричали они, все это из за меня.
Vraisemblablement, en russe, on ne peut débuter lřénoncé par ČTO, sřil est employé
pour la première fois ; ainsi, ČTO à lřinitiale de lřénoncé rapporté renvoie a fortiori à
lřénonciation primaire qui avait déjà débuté. En revanche, si le contexte (Là-dessus, …les
yeux) ne peut servir de déclencheur au DIL en lřabsence de lřacte de locution explicite,
cela devient tout à fait concevable avec le changement au niveau du plan temporel :
(62c) При этом три женщины набросились на меня, как если бы они хотели выколоть мне
глазa : [я был] дикарь, убийца, [и] все это произошло из-за меня !
Les éléments mis entre crochets constituent une partie que lřon peut omettre dans la
traduction. Lřemploi du prétérit nřest pas lřéquivalent de lřimparfait, comme on le sait,
lřimparfait étant la transposition du présent imposé par le DIL ; son équivalent en russe
est le présent comme temps dřénonciation de S1. Mais il sřagit ici des propos des
interlocutrices (trois femmes) du personnage-locuteur. La raison pour laquelle on les
attribue à S1 sans difficulté dans (62c) tient à la particularité de comportement des
pronoms personnels transposés (ja et non ty (vy), menja et non tebja (vas)) avec lřemploi
du prétérit. Premièrement, si S0 se considérait comme un sauvage et un assassin par le
passé, il emploierait en russe la forme prédicative suivante Я был дикарем, убийцей,
avec la partie nominale à lřinstrumental. En revanche, avec la partie nominale du prédicat
au nominatif, nous interprétons cet énoncé comme une critique émanant dřautrui. Mais
(62c) nřest quřune variante des traductions possibles, et si lřon omet les éléments entre
crochets, nous obtenons une traduction plus expressive et lřon attribue sans hésiter les
propos aux trois femmes attaquant le locuteur. Notons également quřil nous semble que
lřeffacement de QUE et du point dřexclamation à la fin de lřénoncé dirige le lecteur à
faire le lien avec lřénoncé précédent, même en lřabsence de locution explicite. Ce qui
nous empêche de rapporter la critique de S0 à lui-même, cřest sa perception de lřacte de
S1 : sřil se sentait coupable et, en effet, se considérait comme un sauvage, un assassin, il
percevrait le comportement des trois femmes comme justifié et ne leur donnerait pas une