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Travaux - Réponses maison

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Copropriété & <strong>Travaux</strong> - #09 55 Printemps 2009<br />

Co-Pro<br />

COURRIER DES LECTEURS<br />

À CHACUNE DE CES QUESTIONS,<br />

COPROPRIÉTÉ & TRAVAUX VOUS DONNE<br />

LA RÉPONSE AVEC LE SITE D’INFORMATION SUR<br />

L’IMMOBILIER WWW.UNIVERSIMMO.COM<br />

Avoir la charge d’un patrimoine en copropriété représente une lourde responsabilité pour chacun des copropriétaires et pour leurs<br />

représentants qu’ils désignent pour veiller, avec le syndic, à son entretien, sa rénovation quand elle est nécessaire, voire même son<br />

amélioration lorsqu’elle est possible et susceptible de donner de la valeur aux lots privatifs! L’environnement juridique devient de plus<br />

en plus complexe, dans un contexte où l’intérêt collectif est en perpétuel conflit avec les intérêts individuels, la plupart du temps<br />

exprimés à court terme… Les décisions collectives se prennent de plus en plus difficilement et sont fréquemment contestées,<br />

alors que par ailleurs les mises en cause de responsabilité pour défaut d’entretien se multiplient! Quelle majorité est requise par tel<br />

ou tel type de travaux, comment faire lorsqu’il faut passer pour les réaliser par des parties privatives, comment surmonter le blocage<br />

injustifié d’un copropriétaire, que répondre aux demandes de privatisation de parties communes?…<br />

Un nouveau copropriétaire a acheté cette année<br />

deux appartements mitoyens dans la copropriété.<br />

Par l'intermédiaire de son notaire, il a demandé à notre<br />

précédent syndic, l'autorisation de casser un mur<br />

porteur pour ne faire qu'un seul appartement.<br />

demande n'a pas été inscrite à l'ordre du jour de la<br />

dernière AG! Il faut préciser que c’est l’ancien syndic<br />

qui a fait la transaction en tant qu’agent immobilier par<br />

ailleurs… Les travaux ont commencé en juillet avec tous<br />

les désordres que l'on peut imaginer: bruit, matériaux et<br />

poussière dans les parties communes et l’ascenseur, etc.<br />

Mais surtout ces travaux sont réalisés sans autorisation<br />

et sans garantie!<br />

Le percement d'un mur porteur pour la mise en communication<br />

de deux lots, sans autorisation de l'assemblée des copropriétaires,<br />

constitue une atteinte aux parties communes susceptible de<br />

justifier une action de remise en état des parties communes dans<br />

leur état antérieur. En effet, une jurisprudence constante considère<br />

qu'aucune circonstance ne peut, sauf pour des atteintes<br />

minimes comme un percement pour faire passer un câble ou une<br />

conduite, dispenser un copropriétaire effectuant des travaux les<br />

affectant de se passer d'autorisation de l'assemblée des copropriétaires<br />

(un exemple parmi d'autres : Cass., 3e Ch. civ.,<br />

le 4 décembre 2007, n° 06-19 931). Une telle action peut être<br />

initiée par le syndicat des copropriétaires (il faut cependant une<br />

habilitation du syndic à agir donnée par l'assemblée) ou par un<br />

quelconque des copropriétaires: en effet, selon une jurisprudence<br />

tout aussi établie de la Cour de cassation, chaque copropriétaire<br />

a le droit d'exiger le respect du règlement de copropriété ou la<br />

cessation d'une atteinte aux parties communes, sans être tenu de<br />

démontrer qu'il subit un préjudice personnel et distinct de celui<br />

dont souffre la collectivité des membres du syndicat<br />

(un exemple parmi d'autres: Cass., 3e Ch. civ., 1er juillet 2008,<br />

n° 07-15729)… Bien évidemment, le copropriétaire qui effectue<br />

un tel percement sur une structure porteuse endosse une lourde<br />

responsabilité en cas de désordres causés à l'immeuble…<br />

Par contre, les nuisances résultant des travaux privatifs entrepris<br />

ne peuvent être reprochées que dans la mesure où résultent des<br />

comportements anormaux des Maîtres d'ouvrage et des<br />

entreprises et ouvriers du chantier; en effet, si elles ne résultent<br />

que d'une conduite normale de travaux de réfection et d'aménagement<br />

des parties privatives, nul ne peut en faire reproche,<br />

chaque copropriétaire devant pouvoir effectuer dans ses parties<br />

privatives les travaux nécessaires pour pouvoir en jouir comme il<br />

l'entend dans les limites des usages permis par le règlement de<br />

copropriété. Sachant qu'un niveau de nuisance minimal est inévitable<br />

dès lors que des travaux lourds sont entrepris, il faudrait<br />

pour pouvoir agir à l'encontre des copropriétaires responsables<br />

faire constater des nuisances anormales constituant une infraction<br />

au règlement de copropriété. Par contre, tout résident victime de<br />

nuisances anormales est en droit d'agir à l'encontre des responsables,<br />

à la fois en respect du règlement de copropriété et au titre<br />

du trouble anormal du voisinage. Ces quelques considérations<br />

doivent vous permettre de déterminer la nature d'une action<br />

éventuelle de votre part, sachant qu’au stade où les choses en<br />

sont, il est illusoire d’envisager, ni un arrêt des travaux, ni a fortiori<br />

un retour à l’état antérieur! Le seul objectif à poursuivre est<br />

d’une part, autant que faire se peut, une réduction des nuisances<br />

liées aux travaux, et d’autre part, une régularisation de l’autorisation<br />

par l’assemblée après avoir pu vérifier que les travaux se<br />

déroulent dans les règles de l’art et en toute sécurité pour la stabilité<br />

de l’immeuble, cette vérification impliquant une intervention<br />

d’un architecte ou un Maître d’œuvre choisi par la<br />

copropriété aux frais du copropriétaire qui réalise les travaux.<br />

Peut-être convient-il à titre de première démarche de recueillir le<br />

sentiment du conseil syndical sur l'ensemble de ces faits,<br />

car celui-ci a plus de poids pour agir, que ce soit par l'intermédiaire<br />

du syndic ou directement sur le copropriétaire concerné,<br />

sachant que ce dernier a théoriquement une « épée de<br />

Damoclès » sur la tête, le syndicat des copropriétaires comme<br />

n'importe quel copropriétaire pouvant à tout moment demander<br />

au tribunal (et en principe obtenir sans grande discussion) la suppression<br />

du percement effectué et la reconstitution du mur porteur<br />

comme il l'était avant travaux ! À noter que le délai de<br />

prescription d'une telle action, contre ce qui peut être considéré<br />

comme une appropriation d'une partie commune, est de 30 ans.

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