Jeunes femmes et loisirs commerciaux durant les années ... - Archipel
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classes socia<strong>les</strong> confondues, assistent à au moins un film par semaine dans <strong>les</strong> <strong>années</strong><br />
1920 49 . Il est possible de croire que la proportion est semblable pour la jeunesse<br />
montréalaise, qui se montre avide de ce loisir. D'une part, l'étude de l'historienne<br />
Magda Fahmi sur le Laurier Palace vient appuyer c<strong>et</strong>te hypothèse. Parmi <strong>les</strong><br />
témoignages recueillis lors de l'enquête à la suite de l'incendie, on trouve celui de<br />
Laur<strong>et</strong>te Francoeur, une ado<strong>les</strong>cente de 16 ans présente au cinéma grâce à l'emploi<br />
qu'elle occupe 50 . Une deuxième ado<strong>les</strong>cente, répondant au nom de Madeleine<br />
Guèvremont, affirme aller au cinéma de trois à quatre fois par semaine 5l . D'autre<br />
part, c<strong>et</strong>te réalité transparaît également dans le livre de Tamara Myers. Celle-ci<br />
s'intéresse à l'histoire des ado<strong>les</strong>centes délinquantes à travers <strong>les</strong> rapports judiciaires<br />
de la Cour juvénile 52 . Les nombreux témoignages répertoriés viennent confirmer la<br />
popularité du cinéma auprès des jeunes fil<strong>les</strong>. L'ensemble des fil<strong>les</strong> qui ont comparu<br />
au tribunal jouissait d'une grande autonomie rendue possible par <strong>les</strong> gains obtenus de<br />
leur emploi. Nombre d'entre el<strong>les</strong> attestent fréquenter <strong>les</strong> cinémas en après-midi ou<br />
en soirée 53 . Une enquête menée par la Fédération nationale Saint-Jean Baptiste révèle<br />
<strong>les</strong> dépenses effectuées par <strong>les</strong> jeunes fil<strong>les</strong> travaillant à l'extérieur du foyer. L'étude<br />
en question montre qu'un grand nombre de fil<strong>les</strong> ouvrières avouent un faible pour le<br />
cinéma, loisir pour lequel el<strong>les</strong> dépensent le plus 54 . Plusieurs avouent également<br />
bénéficier de la « galanterie d'un ami» afin de s'adonner à leurs différents 10isirs 55 . À<br />
une autre occasion, dans le rapport sur <strong>les</strong> cinémas <strong>et</strong> <strong>les</strong> théâtres publié par La Bonne<br />
49 Paula Fass, The Damned and the Beautiful: American Youth in the 1920's, New York,<br />
Oxford University Press, 1977, p. 218.<br />
50 Fahrni, op. cit., p. 11.<br />
51 Ibid., p. 13.<br />
52 Tamara Myers, Caught : Montreal's Modern Girls and the Law, 1869-1945. Toronto,<br />
University ofToronto Press, 2006, p. 10.<br />
53 Ibid., p. 67.<br />
54 « Emploi du salaire <strong>et</strong> des <strong>loisirs</strong> », La Bonne Parole. janvier 1922, p. 12.<br />
55 Ibid., p. 10.<br />
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