Jeunes femmes et loisirs commerciaux durant les années ... - Archipel
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d'humilité, de discipline, de respect de soi-même <strong>et</strong> de piété conjugale \35. L'année<br />
suivante, L'Action catholique publie un article où il est question de créer des œuvres<br />
afin d'appuyer l'Église <strong>et</strong> la famille face aux plaisirs de la ville, dont le cinéma 136 .<br />
Puisqu'il est de nature catholique, il semble naturel que L'Action catholique m<strong>et</strong>te de<br />
l'avant <strong>les</strong> valeurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> œuvres catholiques. Par contre, il est intéressant de constater<br />
que la majorité des valeurs soulignées par l'auteur soient liées à la sexualité. Ainsi,<br />
l'Église apparaît comme le défenseur moral contre ce « mal» encouragé par <strong>les</strong><br />
<strong>loisirs</strong>, tels le cinéma <strong>et</strong> le théâtre.<br />
D'autre part, L 'Action française affiche une position analogue. Dans un article<br />
sur <strong>les</strong> ennemis moraux du peuple canadien-français, <strong>les</strong> lieux de débauche <strong>et</strong><br />
d'amusement sont associés à l'immoralité. Le remède suggéré contre ces plaisirs de la<br />
ville est sans hésitation la religion, pour L'Action française. Seule la pratique de la<br />
religion peut sauver le peuple, car une attitude de neutralité face à ce duel est<br />
considérée une trahison 137. En outre, Harry Bernard de L'Action française accuse <strong>les</strong><br />
Juifs, grands propriétaires des entreprises cinématographiques, de viser la<br />
déchristianisation par leurs productions 138 . La religion catholique fait donc figure de<br />
véritable rempart face à ce fléau d'immoralité <strong>et</strong> d'irréligion que sont le cinéma <strong>et</strong> le<br />
théâtre. C<strong>et</strong>te position semble être paItagée bien sûr par l'Église catholique ainsi que<br />
par L'Action catholique. Malgré c<strong>et</strong>te condamnation virulente, la jeunesse<br />
montréalaise ne donne pourtant pas l'impression d'avoir grandement été influencée<br />
par ces propos. En eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> statistiques avancées par <strong>les</strong> journaux sur <strong>les</strong> millions de<br />
bill<strong>et</strong>s de cinéma ach<strong>et</strong>és à Montréal laissent sous-entendre la popularité de ce loisir<br />
dans la métropole.<br />
135 « Le malfaisant cinéma », L'Action catholique, 3 J mai 1919.<br />
J36 « Des œuvres, encore des œuvres », Ibid., 8 juill<strong>et</strong> 1920, p. 3.<br />
137 « Ses ennemis moraux », L 'A clion française, janvier) 926, p.75-79.<br />
138 « Théâtre <strong>et</strong> cinéma », Ibid., juill<strong>et</strong> 1924, p.7l.<br />
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