LES CAHIERS DE LA CINEMATHEQUE n°1.pdf - Institut Jean Vigo

MACBETH
Toute cette cinégraphie primitive (féeries merveilleuses ou drames horribles et succincts) a le tort
d’avoir subi le baptême de la fête foraine. Les délicats ne se font pas faute de le lui reprocher. Pleins de
bonnes intentions, ils imaginent de conférer au cinéma des lettres de noblesse en lui fournissant la caution
de ce que la France possède de plus respectable en fait de littérature et de théâtre : l’Académie Française
et la Comédie Française ! Telle est l’idée profonde qui préside à la constitution du "Film d'Art".
CALINO
de Jean Durand (vers 1910)
Henri Lapierre
(Anthologie du Cinéma – P.59)
Une maison bien tenue – Parlez au concierge – Calino chasse à courre
La série des Calino date de 1909 – 1913. Comme Onésime ou Gaston Modot, Calino (de son vrai
nom Charles Migé) faisait partie des « Pouics » !, une folle équipe de cascadeurs dirigée par Roméo Bosetti
puis par Jean Durand. On y pratiquait l’art du saccage et de l’absurde à un niveau de loufoquerie qui a
rarement été dépassé. Le burlesque américain était encore dans les limbes et, pendant ces quelques
années, le cinéma comique français fut le premier du monde. Si la maison GAUMONT rééditait les courtmétrages
de Bosetti et de Durand, ce serait aujourd’hui une découverte comparable à la rétrospective de
Buster Keaton.
Tout n’est pas bon chez Calino, mais La Chasse à courre laisse voir ce qu’étaient l’esprit de
destruction, la surenchère dans le non-sens qui firent des studios Gaumont un haut lieu du rire.
(Revue d’histoire du Cinéma – Confrontation I – P. 30)
© Cinémathèque euro-régionale Institut Jean Vigo LES CAHIERS DE LA CINEMATHEQUE N° 1 janvier 1971
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