Revue Territoires 2030 n°4 - Datar
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Prospectives des territoires<br />
urbains sensibles<br />
La bonne coordination<br />
des solidarités locales<br />
et nationales est l’une<br />
des clés de la politique<br />
de la ville<br />
Une étude remarquée du commissariat général du<br />
plan 1 a établi une rigoureuse évaluation des solidarités<br />
financières entre l’État et les collectivités<br />
locales, qui rappelle l’extrême disparité des situations<br />
locales et la grande faiblesse des systèmes<br />
de correction.<br />
La méthode d’évaluation mise en œuvre par<br />
cette étude s’appuie sur le concept d’équité<br />
territoriale qui vise à rapprocher, sinon à égaliser,<br />
le service fourni à l’usager au regard de l’effort<br />
fiscal demandé au contribuable. Le niveau de<br />
ressources de la collectivité est ainsi exprimé en<br />
termes de «pouvoir d’achat de services collectifs<br />
de proximité». L’étude du plan montre qu’en 2001<br />
le pouvoir d’achat par habitant de la commune<br />
la mieux dotée représente 8500 fois celui de la<br />
commune la moins bien pourvue; que 1% des<br />
communes les plus riches disposent de 44 fois plus<br />
de pouvoir d’achat que les 1% les plus pauvres<br />
(7403 € par habitant contre 168 €); que 10% des<br />
communes les plus riches disposent de près de<br />
30% du pouvoir d’achat et, à l’opposé, que les<br />
10% les plus pauvres ne bénéficient que d’un peu<br />
plus de 1% de ce même pouvoir d’achat. Cet état<br />
1. « Évaluation des effets péréquateurs des concours de<br />
l’État aux collectivités locales », commissariat général du plan<br />
2004, étude réalisée par Guy Gilbert, professeur à l’ENS-<br />
Cachan, et Alain Gengant, directeur de recherche au CNRS.<br />
décembre 2007 n° 4<br />
Patrick Joyeux<br />
DIV<br />
patrick.joyeux@ville.gouv.fr<br />
de fait appelle en conséquence un effort toujours<br />
accru de solidarité financière, qui s’exprime dans<br />
un système complexe de dotations de l’État<br />
versées aux collectivités locales 2.<br />
À ce jour, la solidarité financière n’est pas à la<br />
hauteur des inégalités constatées. Selon l’étude<br />
du Plan, en 2001, la péréquation ne corrige en<br />
moyenne que 40 % des inégalités constatées entre<br />
les communes. Cette correction des inégalités est<br />
certes croissante : elle a progressé de 6% entre<br />
1994 et 2001 sous l’effet d’un volontarisme jamais<br />
démenti des gouvernements successifs à travers<br />
l’attribution de dotations de solidarité en progression<br />
constante. Mais, au rythme de 1 % de réduction<br />
moyenne des écarts par an, il faudra patienter<br />
60 ans pour atteindre une situation globalement<br />
équilibrée ! Manifestement insuffisante, la correction<br />
des inégalités est également mal maîtrisée<br />
2. Les relations financières entre l’État et les collectivités<br />
locales sont caractérisées depuis 1996 par l’existence d’une<br />
«enveloppe normée » regroupant les principaux concours<br />
financiers de l’État aux collectivités locales, dont l’évolution<br />
annuelle est déterminée par l’application d’indices macroéconomiques.<br />
La loi de finances 2007 a chiffré ces concours<br />
à un peu plus de 45 milliards d’euros, soit environ le quart<br />
des ressources de fonctionnement des collectivités locales.<br />
Ces dotations constituent le second poste de ressources des<br />
collectivités locales après la ressource fiscale. « Les finances<br />
des collectivités locales en 2007. État des lieux », rapport de<br />
l’observatoire des finances locales.<br />
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