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Revue Territoires 2030 n°4 - Datar

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La prospective urbaine ou l’enjeu<br />

d’une approche transversale<br />

menté 1. De plus, l’offre de formation en prospective<br />

est suffisamment structurée.<br />

La description linéaire d’une démarche de prospective<br />

pourrait constituer un troisième axe de<br />

mutualisation qu’il semble cependant préférable<br />

d’éviter. En effet, la pluralité des démarches observées<br />

tend à montrer que chaque territoire se<br />

confronte différemment à la question du futur. Il<br />

ne peut donc pas exister de démarche type de<br />

prospective territoriale qu’il conviendrait de suivre<br />

à la lettre, étape par étape.<br />

Un dernier axe de mutualisation est à inventer. Il<br />

pourrait prendre forme à partir d’entretiens menés<br />

auprès de porteurs de démarches de prospective<br />

territoriale et répondre à leurs besoins spécifiques.<br />

Parmi ceux-ci apparaîtront probablement<br />

les moyens de mobilisation mis en œuvre, mais<br />

aussi les conditions d’une configuration d’acteurs<br />

propice à l’émergence d’intelligence collective, ou<br />

encore l’insertion des résultats prospectifs dans<br />

la chaîne de l’action. Dans une perspective plus<br />

modeste, la capitalisation par l’échec pourrait<br />

contribuer à alimenter l’appétit prospectif, au<br />

même titre que les réussites.<br />

Mutualiser<br />

les contenus prospectifs<br />

Deux besoins probants ouvrent cette dernière<br />

piste d’entrée en prospective.<br />

Le premier concerne les moyens inégaux dont disposent<br />

les différentes institutions désireuses de mener<br />

une réflexion prospective. Il apparaît clairement que<br />

les directions, services ou missions dédiés à la prospective<br />

sont plus répandus dans les agglomérations<br />

urbaines et les conseils régionaux. Les conseils généraux<br />

et les pays recourent quant à eux à des chargés<br />

1. Pour une description détaillée de l’ensemble des outils et<br />

méthodes spécifiques de la prospective, se reporter au Guide<br />

pratique de prospective territoriale en France, édité par la DG<br />

Recherche de la Commission européenne (Office des publications<br />

officielles des Communautés européennes, Luxembourg,<br />

2002). Voir également la dernière livraison du LIPSOR,<br />

La Prospective territoriale. Pour quoi faire ? Comment faire ?,<br />

éditée à Paris dans les Cahiers du LIPSOR (série « Recherche<br />

n o 7 », 2007).<br />

décembre 2007 n° 4<br />

de prospective. Or, les territoires qui disposent de<br />

moyens réduits sont ceux pour lesquels la prospective<br />

peut être un levier capable d’ouvrir de nouvelles<br />

perspectives de développement. Des économies<br />

d’échelles pourraient être réalisées, notamment sur<br />

l’analyse des implications territoriales de tendances<br />

lourdes globales. Les associations de collectivités<br />

territoriales (Assemblée des communautés de France,<br />

Fédération des parcs naturels régionaux, etc.), mais<br />

aussi l’État et les conseils régionaux sont appelés à<br />

devenir des pourvoyeurs d’éléments anticipatifs.<br />

Le second besoin tangible de mutualisation des<br />

contenus porte sur les spécificités spatiales des territoires.<br />

Fait-on de la prospective de la même façon à<br />

la ville qu’à la campagne ? Une réponse précise sur<br />

ce point nécessiterait une contribution complémentaire.<br />

Par rapport au matériau mobilisé ici, il est en<br />

revanche possible de constater que rares sont les<br />

institutions qui s’autorisent l’audace d’ouvrir leurs<br />

contenus prospectifs et d’initier le débat sur leur<br />

avenir par-delà leur périmètre. Il s’agit pourtant d’un<br />

besoin émergent de mutualisation, corollaire de la<br />

complexité territoriale, qui s’exprime à la fois dans le<br />

rapport vertical entre territoires à différentes échelles<br />

et dans les relations horizontales entre territoires<br />

voisins. Dans les deux cas, la prospective est un préalable<br />

précieux permettant de mieux coordonner les<br />

différentes stratégies des territoires à l’occasion des<br />

procédures de contractualisation ou de planification.<br />

L’intégration des réflexions prospectives concourt à<br />

favoriser les variations d’échelles et à stimuler des<br />

portages institutionnels hybrides. Ce besoin prospectif<br />

interterritorial invite également à mélanger<br />

les dynamiques spatiales singulières, à imbriquer<br />

les réflexions prospectives des territoires ruraux et<br />

urbains, métropolitains et non métropolitains.<br />

Nonobstant les prémices de la mutualisation, la<br />

solution apportée ne peut pas être celle d’une<br />

simple synthèse des différents contenus par un<br />

acteur omniscient. L’enjeu de la mutualisation est<br />

davantage celui de la mise en système des différentes<br />

scènes visibles de prospective territoriale<br />

par la stimulation de réseaux faiblement stabilisés<br />

d’acteurs techniques, d’élus ou de membres de la<br />

société civile.<br />

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