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Revue Territoires 2030 n°4 - Datar

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La prospective urbaine ou l’enjeu<br />

d’une approche transversale<br />

service dépasse le temps de travail pour rejoindre<br />

celui des loisirs.<br />

Cette façon d’opérer est une nécessité. À cela<br />

deux raisons. D’abord, nous savons par expérience<br />

que l’évolution des villes est toujours facilitée par<br />

des investissements de l’État. Aujourd’hui et pour<br />

au moins dix ans, l’essentiel de ces investissements<br />

sera ciblé vers les opérations de renouvellement<br />

en zone urbaine sensible. Toute ville qui ne<br />

prendrait pas la mesure de cet aspect des choses<br />

gâcherait une belle occasion de développement.<br />

Ensuite, il faut reconnaître que les centresvilles<br />

sont saturés, que leur accès, facilité par<br />

de nouveaux transports modernes, métro ici et<br />

tramway ailleurs, ne fait que retarder cette saturation.<br />

Le devenir de la ville se fera donc autour. Il<br />

suffit d’analyser les comportements commerciaux<br />

pour s’apercevoir que l’économie des agglomérations<br />

tend à se polariser le long des échangeurs,<br />

rocades ou périphériques.<br />

La ville moderne tend donc à être annulaire, forme<br />

élaborée de la ville radioconcentrique. Cette ville<br />

qui s’est formée par suppression successive des<br />

enceintes et création de boulevards qui, à chaque<br />

époque ont su accueillir commerces, habitat et<br />

grands équipements tels les théâtres, devenant<br />

par là même les promenades de nombre de nos<br />

villes. Mais il n’y a plus d’enceinte à démanteler<br />

sauf celles virtuelles qui ont été construites par<br />

ces cercles routiers. Elle pourrait se constituer<br />

autour de portes, gardant dans l’intrados une ville<br />

historique avec ses charmes, ses services, ses lieux<br />

d’échanges et de rencontres (mais également son<br />

impossibilité à y travailler, parce que l’accessibilité<br />

en est difficile, et à y habiter, compte tenu du coût<br />

prohibitif des loyers) tout en aménageant l’extrados<br />

en tant que ville à venir parce que réunissant<br />

les grandes infrastructures nécessaires.<br />

Les décisions à prendre sont complexes, car<br />

elles sont contrariées par les habitudes, la difficulté<br />

à être prospectif et surtout un défaut de<br />

gouvernance.<br />

Autant notre découpage communal est performant<br />

pour tout ce qui est accompagnement social et<br />

décembre 2007 n° 4<br />

proximité des services, autant, en ce qui concerne<br />

la solidarité territoriale, il est contre-performant.<br />

Contre-performance<br />

de la gestion écologique<br />

des territoires<br />

La conservation et l’utilisation durable des écosystèmes<br />

et la valorisation de leur contribution au<br />

bien-être humain passent par la prise en compte<br />

de leur fonctionnement dans l’aménagement du<br />

territoire, l’urbanisme et la politique de la ville.<br />

Il apparaît de plus en plus évident que le cadre<br />

de vie urbain et le fonctionnement des territoires<br />

ruraux dépendent de la valeur écologique des<br />

espaces concernés, leur biodiversité.<br />

Ces préoccupations doivent maintenant trouver<br />

leur mise en œuvre concrète dans l’urbanisme.<br />

Nous tenons à être très précis, car, généralement,<br />

quand on parle de biodiversité, on s’en tient à de<br />

grandes déclarations.<br />

Les acteurs d’un territoire agissent à différentes<br />

échelles et la nature fonctionne également à<br />

différentes échelles. Il apparaît qu’une démarche<br />

qui consisterait essentiellement à définir depuis<br />

le niveau supérieur, par les pouvoirs publics au<br />

niveau national ou régional, des priorités qui<br />

devraient ensuite être reprises à tous les niveaux<br />

(démarche que l’on peut qualifier de descendante)<br />

serait peu opérante. En effet, elle risquerait d’être<br />

mal acceptée socialement ou, tout au moins,<br />

de ne pas recueillir l’adhésion des acteurs des<br />

territoires concernés par la gestion de la faune et<br />

de ses habitats, en particulier les ayants droit des<br />

territoires. De plus, elle s’avérerait incapable de<br />

prendre en charge la multiplicité des situations<br />

écologiques et sociales.<br />

Contre-performance<br />

de la gouvernance<br />

Comment peut-on observer l’agglomération parisienne<br />

sans que saute aux yeux cette anomalie de<br />

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