Alfredo Jaar "Paysage" - Académie de Toulouse : Mission TICE

désormais l’entrée de la Cour d’assise du Palais de Justice de Toulouse. Il s’agit
de Paysage d’Alfredo Jaar.
Née du choc provoqué par le génocide qui a ensanglanté le Rwanda durant l’été
1994, son installation en 1998, année anniversaire de la Déclaration universelle
des droits de l’homme, n’a pas manqué de trouver un large écho dans l’opinion.
Liée à des circonstances tragiques, cette œuvre ne se veut pas seulement
mémoire et protestation, mais, en perçant l’intimité des regards de chacun
d’entre-nous, elle interpelle l’avenir.
C’est pourquoi, il faut saluer l’édition de ce dossier pédagogique, fruit d’une
collaboration prometteuse associant les Abattoirs et le rectorat de l’académie de
Toulouse.
Donner à voir, aiguiser la sensibilité, rendre disponible à l’inattendu, prendre
conscience de la matérialité, faire appel à la mémoire et à l’histoire, mettre en
relation perception personnelle et interprétation du groupe, ouvrir à la polysémie
des messages poétiques sont un ensemble de démarches formatrices placées au
cœur des relations qui lient l’Ecole et les musées ou les centres d’art
contemporain.
Bien entendu, une œuvre comme Paysage d’Alfredo Jaar ne s’épuise pas dans la
connaissance des faits douloureux qui sont à son origine, ni dans l’inventaire de
ses constituants plastiques : inscrite dans notre mémoire, elle peut réapparaître
brusquement dans le reflet d’un miroir.
Mais en réunissant informations historiques et artistiques, pistes d’exploration,
textes à méditer, références documentaires, le présent dossier apporte des
éclairages nombreux et féconds. Croisant avec intelligence les points de vue
disciplinaires, il est de nature à toucher un large public d’enseignants, pour le
plus grand profit des élèves.
Jean-Louis Langrognet,
Inspecteur général de l’Education nationale,
Doyen des enseignements artistiques
II - L’Événement
Paysage et les droits de l’homme
Discours inauguraux prononcés à l’occasion du cinquantième anniversaire de la
Déclaration universelle des droits de l’homme - 11 décembre 1998
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis ce soir pour marquer l’installation d’une œuvre d’art dans
un lieu de justice et, mieux encore, dans cet espace singulier, lourd de tensions
contenues, où sont jugés les crimes c’est-à-dire les affaires considérées comme
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