Alfredo Jaar "Paysage" - Académie de Toulouse : Mission TICE

dix semaines qui suivent se perpétue un génocide. On estime à au moins un
million le nombre de morts. A deux millions le nombre de réfugiés au Zaïre, au
Burundi, en Tanzanie et en Ouganda. Deux autres millions de personnes sont
déplacées à l’intérieur des frontières rwandaises. Le monde entier s’est voilé la
face devant les massacres. D’ailleurs, la première réaction des Nations Unies fut,
le 21 avril, d’ adopter la résolution 912 qui réduit le nombre de soldats présents
au Rwanda de 2500 à 270. Les parachutistes français et belges sont envoyés
seulement pour veiller à la bonne évacuation des ressortissants étrangers.
ci-contre : Rwanda, Rwanda - 1994, Malmö
La communauté internationale n’est pas intervenue plus rapidement car ni les
Européens ni les Américains n’étaient prêts à s’investir pour une région aussi
dépourvue d’enjeux.
La présence des médias sera finalement attirée par l’exode massif vers les camps
de réfugiés. La communauté internationale promet alors de réagir au désastre
humanitaire dans les camps détournant ainsi l’attention du génocide. Si les
victimes du choléra et de la dysenterie se comptent par dizaines de milliers, ce
chiffre ne représente pourtant qu’une fraction minime du million de morts
causées par le génocide.
Nota : Information sur les nouvelles images de Paysage. Elles ont été prises le 28
août 1994 au Rwanda, entre 11,37 am et 11,48 am, aux alentours du Pont
Rusizi 1 qui sépare le Rwanda du Zaïre (aujourd’hui le Zaïre s’appelle Congo).
Tous les sujets photographiés essayent de fuir le Rwanda où un génocide a
provoqué un million de morts. Les camps de réfugiés du côté zaïrois sont pleins,
(le plus grand d’entre eux accueille un million de personnes) et les autorités
zaïroises ont fermé la frontière.
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