Alfredo Jaar "Paysage" - Académie de Toulouse : Mission TICE

Histoire
1 - Une situation favorable...
Le Rwanda est un petit pays au centre de l’Afrique dont la superficie est
approximativement égale à celle de la moitié de la région Midi-Pyrénées ; ce qui
permet à tout vaincu de se réfugier vite dans un pays voisin (Ouganda, Burundi,
Zaïre). Pauvre et surpeuplé le pays présente une densité trois fois plus forte
qu’en France, pour une population à 90% rurale. La moyenne de six enfants par
femme amène en 15/20 ans le doublement de cette population. C’est enfin une
ancienne colonie belge, indépendante depuis 1962.
2 - ... à des problèmes aigus :
Le problème agraire : il y a peu de terres pour beaucoup de paysans. Quand une
victime meurt ou fuit, sa place est vite occupée.
Le problème d’accession à la bourgeoisie urbaine, dont la vie est - ou apparaît -
plus facile que celle des paysans.
Le problème de la forme du gouvernement. A la dictature coloniale a succédé
sous des apparences démocratiques une autre forme de dictature, comme c’est
le cas général en Afrique. Partout dans le monde on copie le modèle de
gouvernement démocratique défini par l’Europe et par les Etats-Unis, qui provient
de la philosophie individualiste issue de l’humanisme. Chez des africains habitués
à une vie plus collectiviste, à l’autorité des anciens, à la concertation de la
palabre - son application est difficile.
Ces problèmes perturbent la vie politique, qui connaît donc de nombreuses
violences entre groupes armés : coups d’Etat, massacres d’opposants, fuite de
vaincus qui organisent une armée de reconquête dans un pays voisin. En
Occident, on interprète ces violences à travers les stéréotypes que l’on utilise
pour "expliquer" l’Afrique Noire : deux peuples constituent la population
rwandaise : les Hutus, paysans laboureurs, largement majoritaires (90%) mais
moins dynamiques que les Tutsis, à l’origine pasteurs. L’élection du Président,
acte essentiel de la démocratie, donne donc un pouvoir hutu, peu respecté par
l’active minorité tutsi. Celle-ci parvient parfois à imposer ses hommes au pouvoir,
provoquant une violente réaction des Hutus... Cette interprétation est simpliste, le
tribalisme est beaucoup moins net que les européens l’affirment. Les
affrontements proviennent probablement d’une combinaison des divers facteurs
de trouble précités.
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