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fusils, d'épées et de sabres », tout comme, de Versailles, les<br />

Parisiens ramenèrent le « boulanger, la boulangère et le petit<br />

mitron ». La foule néanmoins fut respectueuse, exaltée certes,<br />

mais non sanguinaire ; elle obligea Hoensbroech à se parer de<br />

la cocarde patriotique et à reconnaître une sorte de représentation<br />

nationale.<br />

Ce même jour, tandis qu'<strong>au</strong> matin les « insurgens » emportaient<br />

la Maison commune, un exalté féru d'« américanisme »,<br />

Jean-Pierre Ransonnet, qui avait déjà proposé, en 1787, de<br />

soulever la populace et de renverser le Gouvernement (1),<br />

s'emparait de la citadelle à la tête d'une bande débraillée ; la<br />

citadelle, cette <strong>au</strong>tre « Bastille », n'était plus en réalité qu'un<br />

jardin de plaisance (2) occupé par les vétérans du régiment<br />

national d'allure trop débonnaire, ayant perdu toute énergie.<br />

« On vit des soldats fouler <strong>au</strong>x pieds leurs anciennes cocardes,<br />

prendre celles des bourgeois et marcher à leur tête », écrit l'<strong>au</strong>teur<br />

des Mémoires véridiques de la Révolution de Liège commencée<br />

le 18 août 1789, ce qui est f<strong>au</strong>x ou à peu près, car ces mercenaires<br />

étaient trop aveulis, mais cet historien, <strong>au</strong> demeurant fort intéressant,<br />

tenait à ajouter : « Cet exemple nous rappelle celui des<br />

Gardes Françoises, qui, quelque tems <strong>au</strong>paravant, s'étant<br />

rangés sous les Drape<strong>au</strong>x du Patriotisme François, essayoient<br />

de former le bourgeois <strong>au</strong>x manœuvres militaires dont il avoit<br />

perdu l'usage » ; tout alors, répétons-le, se faisait à l'instar de<br />

Paris. Feller, peu sympathique <strong>au</strong>x Liégeois, écrivit déjà à leur<br />

sujet, le 28 décembre 1789 : « Ce sont les singes des Français!» (3).<br />

Mais le Prince-Évêque (qui avait pu retourner à Seraing<br />

le 19 août), imitant Louis XVI et plus heureux que cet infortuné<br />

monarque, prit la fuite dans la nuit du 26 <strong>au</strong> 27 août, pour se<br />

réfugier à l'abbaye de Saint-Maximin, près de Trêves, d'où il<br />

saisit la Chambre impériale de tous ses griefs. Ordre fut alors<br />

donné <strong>au</strong>x princes des Cercles du Bas-Rhin et de Westphalie<br />

d'aller mettre les bouillants Liégeois à la raison.<br />

Le duc de Clèves (en l'occurrence le roi de Prusse), qui intri-<br />

(1) J. DARIS, op. cit.<br />

(2) G. LAPORT, La Citadelle de Liège <strong>au</strong> XVIII e .siècle, dans le Carnet<br />

de la Fourragère, l rc série, n° 4.<br />

(3) A. BORGNET, op. cit..

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