Aménagement hydroélectrique Hydro-Canyon Saint-Joachim sur la ...

Aménagement hydroélectrique Hydro-Canyon Saint-Joachim Étude d’impact sur l’environnement
sur la rivière Sainte-Anne-du-Nord
9 Effets cumulatifs
L’analyse des effets cumulatifs de l’aménagement hydroélectrique du Canyon Sainte-Anne
est basée sur l’approche préconisée dans le Guide du praticien (Hegmann et al., 1999). La
notion d'effets cumulatifs réfère à la possibilité que les impacts résiduels d’un projet
s'ajoutent à ceux d'autres projets ou interventions passés, présents ou futurs dans le même
secteur, pour produire des effets de plus grande ampleur sur l’environnement. L'évaluation
des effets cumulatifs porte sur un certain nombre de composantes valorisées de
l’environnement, qui correspondent aux préoccupations majeures exprimées par le public
ou identifiées par les spécialistes. L'évaluation des effets cumulatifs complète l’analyse des
impacts d'un projet en la situant dans un contexte plus large que celui d'une évaluation
environnementale conventionnelle.
Dans la présente étude, seuls la faune aquatique et le contexte socioéconomique ont été
retenus comme composantes environnementales valorisées pour les fins de l'analyse des
effets cumulatifs du projet. Les limites de la zone d’étude des impacts cumulatifs
correspondent au bassin versant de la rivière Sainte-Anne-du-Nord.
Le bassin versant possède un caractère relativement sauvage en amont de la limite du
territoire de Saint-Ferréol-les-Neiges. Selon les MRC consultées (La Côte-de-Beaupré et
Charlevoix), les principaux projets actuellement à l’étude à l’intérieur du bassin versant sont
des projets touristiques et éoliens.
En ce qui concerne les projets ayant été réalisés par le passé, mentionnons la présence de
deux autres barrages sur la rivière Sainte-Anne-du-Nord. Comme mentionné
précédemment, le barrage des Sept-Chutes est situé à une dizaine de kilomètres en amont
du Canyon Sainte-Anne et sert à la production d’hydroélectricité (Hydro-Québec). Par
ailleurs, le barrage appartenant à Fer & Métaux Américains S.E.C. (mieux connu sous le
nom du barrage de l’AbitibiBowater) est quant à lui situé à environ 2,5 km en aval du
Canyon Sainte-Anne et à 3 km de l’embouchure de la rivière. Il sert de retenue pour la prise
d’eau de l’ancienne usine de pâtes et papiers.
9.1 Effets cumulatifs sur la faune aquatique
Le barrage de l’AbitibiBowater, dont l’année de construction n’est pas connue, possède une
hauteur de retenue d’eau de 5,7 m. La construction de ce barrage a probablement créé un
impact historique sur la libre circulation des poissons puisqu’on peut présumer, d’après la
hauteur de l’ouvrage et la configuration des lieux, qu’il n’y avait pas d’obstacles
infranchissables pour les poissons à cet endroit auparavant. Les déplacements vers l’amont
de certaines espèces migratrices comme l’anguille d’Amérique, l’omble de fontaine et le
saumon atlantique ont probablement été entravés par la mise en place de cet ouvrage. Il en
va de même pour les déplacements d’autres espèces d’intérêt comme l’achigan à petite
bouche qui est présent à l’embouchure de la rivière. Ainsi, les espèces de poissons
présentes dans les trois premiers kilomètres de la rivière ont potentiellement perdu accès à
2,5 km d’habitats en amont de ce barrage, soit jusqu’au pied de la chute Sainte-Anne qui
constitue la limite naturelle de montaison pour les espèces migratrices en raison de son
infranchissabilité.
9 : Effets cumulatifs 9-1