“ NOS CLIENTS SONT TOUS UNIQUES” - Alstom
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paroles et design<br />
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X. Allard : Au-delà de cette importance<br />
du détail, quelles sont vos principales<br />
exigences dans votre travail ?<br />
J.-M. Wilmotte : Le bruit et la lumière<br />
fi gurent parmi mes grandes préoccupations.<br />
Ainsi, à Paris, notre projet de mobilier urbain<br />
autour du nouveau tramway a gagné<br />
le concours grâce au travail sur la lumière :<br />
les toitures changent de couleur à l’arrivée<br />
des tramways ou lors d’événements<br />
particuliers comme le 14 juillet ou la<br />
Gay Pride. Ces toitures sont à la fois très<br />
fi nes, très aériennes et très solides parce<br />
qu’elles doivent pouvoir supporter, en<br />
cas de manifestations, 15 ou 20 personnes !<br />
X. Allard : Certains architectes ou<br />
designers ont tendance à prôner la rupture<br />
plutôt que l’intégration. Or, il semble<br />
fi nalement plus diffi cile et plus exigeant<br />
de s’inscrire dans la continuité, le respect<br />
de ce qui a été fait auparavant. Quand<br />
vous abordez un projet, que prenez-vous<br />
d’abord en compte ?<br />
J.-M. Wilmotte : Je suis un épidermique,<br />
je me rends toujours sur les lieux pour<br />
ressentir les choses. Après, chaque cas<br />
est spécifi que mais tout est important :<br />
l’environnement, la culture, l’histoire du lieu.<br />
Et puis tout dépend aussi du souhait du<br />
client, du besoin du territoire qu’il représente.<br />
X. Allard : Vos projets, qui s’intègrent<br />
à l’environnement tout en l’embellissant,<br />
sont-ils toujours retenus ?<br />
J.-M. Wilmotte : Certains ne passent pas,<br />
pour des raisons de rentabilité notamment.<br />
À Valenciennes, par exemple, mon idée était<br />
que l’on déroule le tapis rouge pour<br />
que ce soit chic de monter dans le tramway.<br />
Avec plein d’idées autour de ce concept,<br />
notamment installer un commerce différent<br />
(fl eurs, journaux…) à chaque station.<br />
Mais je n’ai pas été suivi. D’ailleurs, pour<br />
l’exploitant, c’était vraiment une idée<br />
d’architecte !<br />
Pour les Abribus des Champs-Elysées<br />
qui nous ont été confi és, je voulais<br />
aussi installer un fl euriste à chaque banc<br />
pour mettre du vert et redonner une fraîcheur,<br />
<strong>“</strong> Lorsque vous rencontrez un client, normalement il vous<br />
dit tout dans les dix premières minutes, vingt maximum.<br />
C’est un moment magique parce que le projet prend<br />
forme à mesure qu’il parle. Reste ensuite à sélectionner<br />
la bonne équipe qui travaillera sur le projet.”<br />
des couleurs, à la vie urbaine. Vous voyez<br />
le petit marché aux fl eurs de la place<br />
des Ternes ? C’était ça, mais multiplié par<br />
vingt. On m’a rétorqué <strong>“</strong>pourquoi pas des<br />
cravates ?” L’idée a semblé trop fantaisiste.<br />
Pourtant, dans certains lieux maltraités par<br />
l’architecture, comme dans les périphéries<br />
des villes ou certaines cités-dortoirs, je verrais<br />
bien des tramways fl uo, comme des rubans.<br />
En région parisienne, il faudrait des trains<br />
qui <strong>“</strong>claquent” au niveau des couleurs !<br />
X. Allard : Cela me fait penser au tramway<br />
de Reims dont nous venons de livrer la<br />
première rame. Pour ce projet, nous avons<br />
joué avec l’analogie du collier et imaginé<br />
18 tramways qui glisseraient dans la ville<br />
comme autant de perles de couleurs.<br />
Le nombre de couleurs a été réduit à 8, pour<br />
parvenir à un modèle plus industrialisable,<br />
mais l’idée a été retenue. Car le moyen de<br />
transport peut prendre dans la ville une part<br />
ludique. Il peut être un repère important,<br />
notamment en banlieue. Avant de dérouler<br />
un projet, il faut trouver la bonne idée de<br />
départ. Où puisez-vous votre inspiration ?<br />
J.-M. Wilmotte : Comme je me rends<br />
toujours sur place, il y a le support visuel,<br />
l’environnement qui m’est donné à voir.<br />
Et puis, le client ou les élus peuvent aussi