“ NOS CLIENTS SONT TOUS UNIQUES” - Alstom
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Nicolas Lebrisse, mon sous-chef, accommode<br />
les pâtisseries. Il nous est arrivé de servir<br />
jusqu’à 260 convives en trois services.”<br />
Mieux qu’un exploit, une gageure !<br />
<strong>“</strong>Tout est question d’organisation et<br />
de méthode, a fortiori dans des espaces<br />
de travail aussi exigus. L’approvisionnement<br />
avant les départs demeure le grand sujet :<br />
on ne peut se permettre d’oublier<br />
un ingrédient”, souligne mon interlocuteur.<br />
Et sa haute toque blanche de frémir<br />
à l’évocation d’une telle tragédie culinaire.<br />
Ses souvenirs les plus incongrus ?<br />
D’avoir mitonné un repas de réveillon au cœur<br />
du mois d’août pour une famille américaine<br />
éclatée à travers toute la planète et séparée<br />
lors du précédent Noël. Ou encore de<br />
composer de loin en loin un repas de mariage<br />
pour un couple renouvelant son engagement<br />
nuptial. Riant de ces gentilles extravagances,<br />
il me guide vers sa cave à vins – sanctuaire<br />
au cœur du sanctuaire – nichée dans<br />
un encastrement de cloisons. Pomerols,<br />
Châteaux Yquem, champagnes de belle<br />
tenue… Là, des nectars assoupis,<br />
couleur pourpre, or ou amarante traversent<br />
inlassablement notre continent, dans la<br />
patiente attente du palais qui les dégustera.<br />
Trois voitures-restaurants proposeront ce midi<br />
ces mets et breuvages célestes. La 4141,<br />
décorée en 1929 par René Lalique dans<br />
un pur style Côte d’Azur, dévoile le fameux<br />
triptyque Femmes, Joueur de pipeau et<br />
Raisin, bacchanales aux poses languissantes.<br />
La 4110, baptisée Étoile du Nord, s’enorgueillit<br />
de marqueteries anglaises d’exception.<br />
Sans oublier la 4095, spacieuse Orientale<br />
qui m’accueillit hier. Invité par le maître d’hôtel,<br />
je choisis – grand admirateur des pâtes<br />
de verre du <strong>“</strong>sculpteur de lumière” –<br />
de déjeuner dans la première d’entre elles.<br />
Rencontres<br />
L’Orient-Express est un train qui<br />
se vit de l’intérieur. On en oublierait presque<br />
le paysage. Pourtant, en cette orée d’avril,<br />
les montagnes éclatent dans un pêle-mêle<br />
de vert jeune, de gris tourbière et de blanc<br />
écru. Le train longe de profonds lacs<br />
aux eaux moirées, dans lesquels se refl ète<br />
l’acier des sommets. Il cabote vaillamment<br />
de vallée en vallée, dans le soleil pur<br />
d’un premier printemps qui illumine les vieux<br />
bois des compartiments. Au débouché<br />
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