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Biographie Joël de Rosnay. Biologiste, spécialiste des origines du vivant, chercheur en systémique, futurologue, conseiller de la présidence de la Cité des sciences et de l’industrie, créateur d’AgoraVox, auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation et de prospective… et pionnier du surf en France, le cursus de Joël de Rosnay frappe par sa richesse et sa diversité. Rencontre féconde avec un éternel jeune homme, scientifi que d’exception, autour d’un thème philosophique premier : le temps. <strong>“</strong> L’ÉTERNITÉ EST DANS L’INTENSITÉ DE L’INSTANT” Joël de Rosnay, docteur ès sciences, est conseiller de la présidence d’Universcience (Cité des sciences et de l’industrie de La Villette et Palais de la Découverte) et président exécutif de Biotics International. Ancien chercheur et enseignant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans le domaine de la biologie et de l’informatique, il a été successivement attaché scientifi que auprès de l’ambassade de France aux États-Unis, directeur scientifi que à la Société européenne pour le développement des entreprises et directeur des applications de la recherche à l’Institut Pasteur. Il s’intéresse particulièrement aux technologies avancées et aux applications de la théorie des systèmes. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages scientifi ques destinés à un large public, notamment Le Macroscope (1975, Prix de l’Académie des sciences morales et politiques), Le Cerveau Planétaire (1986), L’homme symbiotique – Regards sur le troisième millénaire (1995). Joël de Rosnay est lauréat du Prix de l’information scientifi que 1990 de l’Académie des sciences. Le rapport au temps s’inscrit au cœur de votre réfl exion. Comment synthétiseriez-vous votre pensée ? Joël de Rosnay. Quatre mots caractérisent selon moi notre relation au temps : vitesse, précipitation, accélération et lenteur. Une lenteur dont je n’hésiterais d’ailleurs pas à faire l’éloge ! La vitesse est absolument essentielle dans nos sociétés modernes. Elle participe d’une double dimension : nécessité et plaisir. Quand je prends un TGV, j’utilise la <strong>“</strong>vitesse nécessité” pour mon métier. Quand je pratique des sports extrêmes – ski ou surf – je recherche la <strong>“</strong>vitesse plaisir”, génératrice de sensations, d’émotions. J’ajouterais, sous forme de truisme, qu’il convient de ne pas confondre vitesse, rapidité et précipitation. Ainsi, la vitesse pour une entreprise s’apparente à de la réactivité. Sans pour autant tomber dans l’hyper-réactivité. Je suis frappé par l’importance donnée parfois à l’immédiateté. Elle témoigne d’une fébrilité, résumée sur les frontispices de certaines entreprises renvoie à l’accélération exponentielle de nos sociétés, favorisée par la découverte, l’innovation, les nouvelles technologies. Mais, au fond, est-ce le temps qui s’accélère ou <strong>“</strong>quelque chose” qui s’accélère par rapport au temps ? Perspectives philosophiquement très différentes. En effet, si en un instant T, il existe plus de densité temporelle, le temps s’écoule toujours de la même façon. Puis vient la lenteur… Il faut, dans nos vies personnelles et sociétales, savoir donner <strong>“</strong>du temps au temps”, savoir <strong>“</strong>perdre du temps” pour pouvoir en donner à ses enfants, ses collaborateurs… Nous réalisons ainsi un véritable investissement, propice par ailleurs au recul. À titre d’exemple, quand Internet est arrivé en France à la fi n des années 80 – j’appartiens à ceux qui l’ont introduit – on se préoccupait beaucoup du retard de notre pays. J’ai souhaité nuancer : <strong>“</strong>Non, la France n’est pas en retard. Elle prend du recul. Évaluons tout d’abord la manière dont Internet s’inscrira dans de la Silicon Valley : Time is the devil, la société, vérifi ons son effi cience.” but speed is God. Une précipitation qui Les médias, qui s’attendaient à une 65
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