Forçage environnemental et prédateurs marins ... - Cebc - CNRS
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Changements hangements globaux <strong>et</strong> <strong>et</strong> po populations<br />
po pulations<br />
Après ce bref aperçu des changements globaux, j’aimerais introduire brièvement leurs eff<strong>et</strong>s sur les<br />
processus écologiques.<br />
Le changement climatique <strong>et</strong> les activités anthropiques ne sont pas des suj<strong>et</strong>s nouveaux en écologie.<br />
L’étude des impacts biologiques des changements globaux a une longue histoire dans la littérature<br />
scientifique, précédent de loin les ramifications politiques que l’on connaît actuellement. Des changements<br />
d’aire de distribution ou d’abondance liés à des changements climatiques ont été mis en évidence en Europe<br />
depuis plusieurs décennies (Papillons : Ford 1945, Kaisila 1962 ; Oiseaux : Gudmundson 1951, Harris 1964,<br />
Kalela 1949, Salomonsen 1948). Dès 1890, Bumpus (1899) avait noté l’eff<strong>et</strong> d’un évènement climatique<br />
extrême sur une population de moineaux domestiques (Passer domesticus), conduisant à une sélection<br />
stabilisante <strong>et</strong> directionnelle sur la taille corporelle respectivement chez les femelles <strong>et</strong> les mâles (Johnston<br />
<strong>et</strong> al. 1972). L’accélération des changements globaux au cours des dernières décennies constitue<br />
cependant un défi pour l’écologie quant à l’évaluation de leurs impacts sur les populations <strong>et</strong> les<br />
communautés.<br />
Les changements climatiques au cours du siècle dernier ont influencé les processus écologiques <strong>et</strong> les<br />
écosystèmes (Hughes 2000, McCarty 2001, Walther <strong>et</strong> al. 2002, Parmesan <strong>et</strong> Yohe 2003, Root <strong>et</strong> al. 2003,<br />
Böhning-Gaese <strong>et</strong> Lemoine 2004, Hays <strong>et</strong> al. 2005, Parmesan 2006). Parmi les plus documentés figurent les<br />
changements phénologiques (Figure 9) <strong>et</strong> de distribution (Harrington <strong>et</strong> al. 1999, Hays <strong>et</strong> al. 2005, Thomas<br />
<strong>et</strong> al. 2006). Sur un total de 1598 espèces chez lesquelles les réponses en termes de phénologie ou de<br />
distribution ont été examinées, 41% présentent une réponse significative (Parmesan <strong>et</strong> Yohe 2003). Le<br />
décalage de la phénologie (floraison, migration, reproduction) de nombreuses espèces a été mis en<br />
évidence sur plusieurs continents <strong>et</strong> océans chez des organismes <strong>marins</strong>, aquatiques <strong>et</strong> terrestres.<br />
Généralement, la phénologie de ces espèces est devenue plus précoce en relation avec des températures<br />
printanières plus chaudes. L’avancement de la réponse phénologique d’un ensemble de 677 espèces a été<br />
estimé à 2.3 jours par décennie lors des cinquante dernières années (Parmesan <strong>et</strong> Yohe 2003). Dans<br />
certains cas la variabilité de la réponse phénologique entre des espèces en interactions a engendré une<br />
désynchronisation des systèmes proie-prédateur ou plante-insecte avec parfois des conséquences<br />
négatives sur le taux de croissance des populations (Both <strong>et</strong> al. 2006, Ludwig <strong>et</strong> al. 2006).<br />
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