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Forçage environnemental et prédateurs marins ... - Cebc - CNRS

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Les modèles stochastiques intégrant explicitement les relations entre taux vitaux <strong>et</strong> variables<br />

<strong>environnemental</strong>es perm<strong>et</strong>tent d’estimer des taux de croissance qui restent très proches de ceux observés à<br />

l’aide de comptages indépendants. A partir de ces modèles, il est possible de proj<strong>et</strong>er les taux de croissance<br />

selon divers scénarios climatiques <strong>et</strong> anthropiques. Concernant les scénarios climatiques, nous nous<br />

sommes généralement basés sur les sorties de modèles climatiques utilisés par le GIECC pour modéliser le<br />

climat des prochaines décennies. Nous avons extrait les valeurs prédites des variables climatiques affectant<br />

les traits démographiques <strong>et</strong> les avons utilisées pour proj<strong>et</strong>er les taux de croissance. Pour les espèces<br />

affectées par les pêcheries, ne disposant pas de prédiction des efforts de pêche basée sur des modèles<br />

socio-économiques, nous avons proj<strong>et</strong>é les taux de croissance avec un effort de pêche nul, équivalent à<br />

celui observé actuellement ou avec divers accroissements de l’effort de pêche. Les espèces pour lesquelles<br />

c<strong>et</strong>te démarche a été effectuée sont présentées dans le Tableau 7.<br />

Alors que l’on pourrait avoir l’impression que les changements climatiques futurs aient plutôt des eff<strong>et</strong>s<br />

négatifs sur les <strong>prédateurs</strong> <strong>marins</strong> endothermes de l’Océan Austral, l’eff<strong>et</strong> sur le taux de croissance par<br />

rapport à la situation actuelle est très variable selon les espèces. Pour quatre espèces, ces eff<strong>et</strong>s seraient<br />

plutôt négatifs alors qu’ils seraient plutôt positifs pour trois espèces <strong>et</strong> quasi nuls pour trois autres. Il faut<br />

noter la très faible représentation des manchots dans ce tableau, mais les scénarios établis à partir des<br />

relations entre paramètres démographiques <strong>et</strong> variables climatiques <strong>et</strong> de modèles conceptuels (tel que le<br />

modèle d’optimalité décrit plus haut), suggèrent plutôt un impact négatif des changements climatiques futurs<br />

chez d’autres espèces de manchots antarctiques (manchot adélie, manchot à jugulaire <strong>et</strong> manchot papou,<br />

Forcada <strong>et</strong> al. 2006). Néanmoins ces premiers résultats sont cohérents avec l’hypothèse de conséquences<br />

des changements climatiques pour différentes espèces fonctions de leurs affinités écologiques <strong>et</strong> de leur<br />

potentialité à exploiter de nouvelles niches résultant de la modification des habitats.<br />

Bien que cela puisse paraître trivial, une tendance forte concerne l’eff<strong>et</strong> positif sur le taux de croissance<br />

qu’engendrerait l’absence de mortalité accidentelle causée par les pêcheries pour les espèces concernées<br />

par c<strong>et</strong>te menace. Dans tous les cas les modèles prédisent des valeurs de taux de croissance plus élevées<br />

qu’en présence de mortalité accidentelle. Pour la plupart des espèces, le taux de croissance deviendrait<br />

supérieur à 1 <strong>et</strong> les populations augmenteraient. Pour certaines espèces, les eff<strong>et</strong>s négatifs des<br />

changements climatiques <strong>et</strong> de la mortalité additive occasionnée par les pêcheries industrielles s’ajoutent,<br />

comme par exemple le pétrel à menton blanc, alors qu’il existe une compensation partielle pour d’autres<br />

espèces. Par exemple, chez l’albatros à sourcils noirs, le réchauffement des eaux aux alentours de<br />

Kerguelen devrait bénéficier à la survie adulte <strong>et</strong> au succès reproducteur. Le taux de croissance actuel de la<br />

population est probablement limité par la mortalité additive due aux pêcheries à la palangre au sud de<br />

l’Australie en dehors de la période de reproduction (Rolland <strong>et</strong> al. 2008). Un réchauffement moyen des eaux<br />

de 0.62°C perm<strong>et</strong>trait à c<strong>et</strong>te population d’augmente r jusqu’à une certaine capacité de charge ou d’être<br />

stable quelque soit l’effort de pêche exercé dans les eaux tasmaniennes, toutes choses égales par ailleurs<br />

(Figure 29). Ainsi le réchauffement des eaux pourrait compenser la mortalité additionnelle due à un effort de<br />

pêche accru. Actuellement, la population reste dans un état de stabilité précaire car une augmentation de<br />

seulement 20% de l’effort de pêche serait suffisante pour amener le taux de croissance de la population en<br />

dessous du seuil de stabilité.<br />

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