JOURNAL DES INSTITUTEURS - INRP

contro les violences et la rapacité des seigneurs
féolaux ; mai?, à la longue, ces corporations étaient
devenues, par suite d'un» réglementation étroite et
jalouse, tout à fait contn ires à le liberté du travail.
La liberté de conseil'»- e oi la liberté de la presse
n'étaient pas reconnues le culte protestant était
interdit depuis la révocation de l'Elit ds Nantes;
aucun livre ne pouvait paraître sans avoir été préalablement
approuvé, soiti ur l'Université tout entière,
soit par la Facu lé de théologie, soit par les censeurs
du roi.
Enfin, le serrage, condition voisine de l'esclavage,
à laquelle étaient soumis les paysans des terres
féodalos, sub-ista longtemps dans l'ancienne France
et ne disparut que peu à peu.
Il ne faudrait pas conclure de ce bref exposé
que le peuple était constamment tyrannisé et maltraité
sous le régime monarchique.
Il y a eu en France d'excellents rois qui ont eu
souci des vœux et des intérêts do leurs sujets, qui
ont gouverné avec justice et usé de leur pouvoir
pour le bien commun. Mais cet heureux état de
choses n'était garanti que par le bon vouloir du
souverain; que ceiai-ci changeât, et tout était remis
en question.
En un mot, la nation pouvait jouir en fait d'une
certaine liberté, mai» cette liberté n'était pas un
droit reconnu et consacré par les lois.
C'est l'4ssemblée constituante qui a, pour la première
fois, proclamé la liberté comme un droit
naturel et imprescriptible, c'est-à-dire comme un
bien qui doit être au pouvoir de tous les hommes
et que nul ne peut leur ravir sans crime.
L'Assemblée constituante ne s'est pas contenue
do proclamer ce droit, elle a reconnu que le premier
devoir de l'Etat était d'en assurer l'exercice.
Il est nécessaire, en effet, que l'Etat intervienne
et fasse des lois pour proléger la liberté de chacun,
car si tout nous était permis, nous serions souvent
portés à empiéter sur le droit du voisin; le plus
fort tyranniserait le plus faible, et cette prétendue
liberté ne serait, en réalité, que le triomphe de la
violence, le règne du désordre et de l'injustice.
Comme on l'a dit avec raison : « La liberté do chac<
cun doit avoir pour limites la liberté d'autrui »,
ou, en d'autres termes : « La liberté est le pouvoir
« do faire tout ce qui no nuit pis à autrui ». C'est
à l'Etat de faire respec'er ces bornes; c'est dans
ce but qu'il se charge d» la police et de la justice.
En même temps, et coTtme garantie de la liberté
indiviJuelle, l'Assemblée! constituante a établi la
liberté politique en déc'aranl que la souveraineté
réside dans le peuple.
Tels sont les principes qui régissent aujourd'hui
notre société, c'est là ce que sigoilie ce mot liberté
gravé sur tous nos monuments publics.
Aimez-la bien et sachez la défenire, cette liberté
dont la conquête a coûté à vos pères tant d'héroïques
efforts, tant de sang et de larmesI Mais surtout
tâchez de vous en rendre dignes. La liberté, en
effet, n'est un bien que pour les peuples qui savent
en user avec sagesse et modération: sinon, c'est
comme une arme dangereuse qu'on laisserait eDlre
les mains d'un enfant ou d'un fou. Qu'arriverait-il,
en effet, dans une république oit l'on n'obéirait point
aux lois, oit chacun ne songerait qu'à ses propres
intérêts, sans se préoccuper du salut de la patrie ?
Cette répnbli pie, aCaibliu par le désordre et l'anarcbie,
tomberait bientôt au pouvoir de l'étranger ou
du premier venu qui serait assez fort pour rétablir
l'ordre en supprimant la liberté. Il est donc
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nécesairequo nous soyons un peuple uni, patriote
et discipliné, si nous voulons rester un peuple libre.
Bien n'est plus propre, d'ailleurs, à développer les
vertus du citoyen que l'exercice mémo de la liberté.
La liberté, a dit uo pbilo-ophe, améliore ceux qui
la pratiquent. Comme en foitifie son corps par
l'exercice et comme on apprend â nager en nageant,
ainsi on devient plus intelligent par l'habitude do
rélléchir, plus sage en se semant plus responsable,
moins éguïsto en s'accoutumant à faire quelque
chose pour l'intérêt public.
0. LAGUERRE.
Lectures à commenter.
1.13 PAYSAN DU DANUBE.
(La Fontaine, liv. IX, fable vu.)
!.!•: CHEVAL s'iiTANT VOULU VENGER DU CICRF
(La Fontaine, liv. IV, fable xm.)
III.- ÉCOLE MATERNELLE.
Faire composer de petites phrases variées avec
les mots arbres, fleurs, feuilles et i-acines.
Chaque enfant doit, à tour de rôle, composer
une phrase ave»; le même mol. Ces premiers exercices
de composition se font à l'aide de questions
pour amener les enfants à varier les verbes.
Où trouve-t-on les arbres? On trouve les arbres
dans les forêts. — A quoi servent les ' arbres ?
A faire du bois pour la menuiserie, l'ébéoisteritt et
pour nous chauffer. Ils nous donnent aussi de
i'ombre, des fleurs et des fruits.
Que peut-on faire encore avec le bois ? Avec le
bois, on peut faire du charbon. — Eu quoi sont
les meubles? Les meubles sont aussi en bois. —
Nommez plusieurs choses faites avec dn bois. Les
allumettes, les boîtes, les chaises, les bancs sont faits
avecdu bois.—Le bois est-il donc bien utile? Oui le
bois est très utile. — Est-ce que le bois vit? Oui,
le bois vit. —A quoi voyez-vous cela? Parce qu'il
pousse et grandit. — Et lorsqu'il ne vit plus,
comment l'appelle-t-on? On l'appelle du bois
mort.
Lorsque chaque enfant a trouvé une phrase, on
les réuuit en composition orale ou écrite en faisant
remplacer le mot bois par les pronoms il ou le
toutes les fois que cela est nécessaire.
Ex. : Le bois sert à chauffer. Oa le trouve dans
les forêts Pour le couper, on se sert d'une hache
el d'une cognée. Avec !o bois, on peut faire dm
charbon. Les meubles sont aussi en bois; les allumettes,
les boites, les chaises, les bancs sont faits
avec du bois. — Le bois est très utile; il vit,
parce qu'il pousse et grandit; lorsqu'il ne vit plus,
on dit qu'il est mort.
On procédera de la même façon pour les autres
mots, et l'on arrivera facilement à vaincre les premières
difficultés de la composition.
Exercices de conjugaison.
Conjuguer par demandes et par réponses les
verbes chercher et penser. Ex. : Que cherches-tu?
Je cherche mon crayon. — A quoi pen^e-t-il ? II
pense à sa punition. — Que cherchez-vous? Nous
cherchons notre tapisserie. — A quoi pensez-vou*?
Jo pense à vous, etc.
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