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MALADIES ET MEDECINE. 359
ritenl d'être signalées : les viandes noires sont sévèrement pros
crites; on y substitue, pendant tout le cours de l'éruption, la chair
de poule préparée par décoction. Le bouillon, fortement aromatisé
avec la cannelle (keurfa), le poivre noir (ffelfel aberkan), le safran
(zafran), jouit de propriétés sùdorifiques et excitantes très-éner
giques, qui amènent un développement rapide des boutons. Cette
alimentation incendiaire loin d'être bien supportée par tous
les malades; elle n'en est pas moins religieusement mise en usage,
dans la persuasion qu'elle doit assurer la guérison.
ROUGEOLE, SCARLATINE (jABOUZOUGGAlt'TH).
Les médecins kabyles confondent sous un même nom la rou
geole et la scarlatine, qu'ils ne distinguent pas encore, malgré
leur fréquence,
par des symptômes parfaitement tranchés. Ils
reconnaissent la nature contagieuse de ces exanthèmes, et, sauf
l'inoculation, leur appliquent le même traitement général qu'à
la variole.
Si trois enfants sur dix meurent chaque année par suite dé
variole, nous disait Aômar Naît Moussa, il en meurt bien encore
un par suite de tabouzouggar'lh.
OPHTHALMIES (at'aN BOUALLEy).
Les maladies des yeux attirent par leur fréquence l'attention de
l'Européen qui parcourt la Kabylie. Il suffit de traverser quelques
villages ou de visiter quelques marchés pour rencontrer un grand
nombre de malheureux atteints de cécité, de déformation des
paupières ou de purulence des yeux. Chaque marché a ses aveugles
-attitrés,
qui implorent d'une voix dolente la pitié publique, en se
recommandant du nom de quelque saint marabout. Ces mendiants
fréquentent aussi en assez grand nombre les centres de population
française,
où la charité, ne leur fait pas défaut.
Il est bien peu de Kabyles, pauvres ou riches, sur lesquels on
ne trouve des vestiges d'ophlhalmics qui ont altéré, à des degré?