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AGRICULTURE. 415
leurs compagnes qui laissent perdre la moindre parcelle de la pré
cieuse substance.
Depuis quelques années, du reste, l'usage de brûler les fumiers
commence à disparaître, et peu, sans doute, les engrais se
ront utilisés dans toute la Kabylie:
Les cendres provenant de l'écobuage sont aussi répandues soi
gneusement sur le sol pour servir d'amendements.
On ne sème guère dans la montagne que de l'orge, des hari
cots (Dolichos
melanophthalmos) ; un peu de fèves, pour les manger
vertes, dans les pays où il ne tombe pas de neige; des pois chiches
(hammez), des lentilles (ades), une espèce de vesce comestible
(thajilbant tharek'k'akth), des navels, de la gesse jarosse (Lathyrus
sativus, en kabyle ajilban) et des petits pois (thajilbant themel-
Dans quelques thlmizar bien fumées, on sème aussi parfois du
froment, que l'on fait alterner avec l'orge.
11 a y deux espèces de fèves : les grosses fèves (ibaoun llerndlin)
et les petites fèves ou gourganes (ibaoun irek'k'ak'en).
On sème les navets en trois saisons, à l'automne,
février et au mois d'avril.
au mois de
Dans les terrains ordinaires, un homme peut semer un double
décalitre d'orge par jour; dans les thimlzar, il peut en semer deux.
C'est toujours le même individu qui sème et qui laboure.
Les Kabyles ont grand soin d'alterner les cultures. Après une
récolle d'orge, le terrain est ensemencé en pois ou en lentilles.
Lorsque les terres sont fatiguées, ils les laissent plusieurs années
sans y semer d'orge ; ils y cultivent successivement des pois chiches,
des pois et des lentilles.
Le rendement des terres est néanmoins très-faible. Le froment,
dans les bonnes années, ne donne pas plus de cinq
fois la se
mence; l'orge et les pois, de huit à dix fois; les pois chiches, la
vesce et les lentilles, cinq fois. En beaucoup d'endroits, le culti
vateur n'a d'autre bénéfice que la paille.