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382 LA KABYLIE.
reau. En même temps que la phthisie abdominale, nous avons
presque scro-
toujours pu constater, chez ces enfants, des affections
fuleuses primitives ou secondaires des muqueuses ou de la peau,
caractères qui ne pouvaient nous laisser de doutes sur la nature
de la maladie principale.
Nous avons remarqué que le carreau s'observe surtout, en Ka
bylie, dans les régions où sévissent avec intensité les fièvres palu
déennes. Les engorgements splénique et hépatique , symptomatiques
de la pyrexie intermittente, en se produisant sur des organismes
primitivement scrofulëux, ne peuvent-ils déterminer l'engorgement
des ganglions mésentériques? Cet engorgement ne peut-il être
considéré comme le premier stade de l'évolution de la matière
tuberculeuse qui existe, à l'état primitif ou de crudité, dans le
stroma ganglionnaire?
Les Kabyles ne connaissent la scrofule que par ses symptômes
les plus apparents (ils appliquent surtout le mot akhanzir aux
hypertrophies ganglionnaires qui accompagnent certaines maladies
de la peau); sa nature diathésale, unique dans la variété, de ses
accidents locaux, ne les a pas mis sur la voie d'une thérapeutique
spéciale. Pour eux, la scrofule n'est qu'une syphilis modifiée par
son passage dans un nonihre indéterminé de générations; à l'une
et à l'autre ils appliquent le même traitement.
Comme la scrofule, la syphilis est l'une des plaies de la Kabylie;
elle s'y montre sous toutes ses formes, depuis les plus bénignes
jusqu'aux [dus hideuses, et est
y désignée sous le nom de at'an
amck'k'eran, «grande maladie».
II est très-rare que le médecin puisse suivre, chez les Kahvles,
l'évolution complète des accidents syphilitiques ou leur filiation
exacte. Pour des raisons qui sont intimement liées aux mœurs mu
sulmanes, à la décence prescrite par le Coran, la constatation des
accidents primitifs , de la contamination initiale , est entourée d'obs
tacles quelquefois insurmontables. 11 est donc presque impossible