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506 LA KABYLIE.
plus voisine, vendent les denrées qu'ils ont reçues en échange,
renouvellent leur pacotille et recommencent leur vie vagabonde.
Enfin, en rentrant dans leurs villages, ils ont toujours soin d'y
rapporter, au lieu d'argent, un assortiment de marchandises, qu'ils
écoulent sur les marchés, à leurs moments perdus.
Il est impossible de se rendre un compte exact des profits que
peut procurer ce genre de commerce; ils dépendent évidemment
des qualités personnelles, de l'activité et de l'adresse du colpor
teur. Un homme des Aït Yenni nous a affirmé que, parti de son
village avec une pacotille de 2 5 francs, il y était revenu, après une
année d,e colportage, avec un bénéfice net de 1,000 francs. Un de
ses compagnons,
qui n'avait pu dépenser que 1 0 francs pour garnir
son aketsaf, avait gagné 5oo francs. Ces exemples,
nous dirent-
ils, ne sont pas rares.
Les rapports continuels des iâtl'aren avec les femmes arabes
leur donnent une grande facilité pour nouer des intrigues amou
reuses; mais elles sont funestes à 'd'entre eux. beaucoup Il est bien
rare que l'on n'ait pas, chaque année, à enregistrer quelques ca
tastrophes survenues à des colporteurs trop galants.
Il est d'usage, lorsqu'une jeune fille se marie, que son fiancé
lui envoie, avant la noce, un assortiment complet, mais seulement
par échantillons, de tout ce que vendent les colporteurs. C'est ce
qu'on appelle tliakoufels-en-teslllh , taie panier de la fiancée». Là
liste des objets composant ce singulier cadeau de noces est donc
l'inventaire le plus complet que nous puissions donrter de ce que
renferme Yaketsaf d'un colporteur kabyle. Voici cette nomencla
ture :
Heuné , employé à une foule d'usages pour la toilette et comme remède.
Benjoin (djaouï) ,
Kermès, (guermez) , ehlre dans la composition du fard.
Écorce de racine de noyer agousim ( ) , pour les gencives,
Zebed,
Essence de jasmin.
pour les incantations et les fumigations médicinales.
parfum de la civetle.
Essence de roses.
Musc.