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APICULTURE. 451
préparée à l'avance et frottée intérieurement vec des feuilles
d'une mélisse cultivée, appelée thiferth-en-thizlzoua (la feuille des
abeilles).
Si l'on veut placer deux essaims dans la même ruche,
on com
mence par en déposer un sur un grand plateau de liège et on
l'asperge de lait aigre. On verse ensuite le second essaim sur le
premier, en continuant l'aspersion. Les deux essaims ainsi mé
langés ne quittent pas la ruche où on les place et vivent en bonne
intelligence.
Il y a des gens qui font métier de recueillir les essaims égarés
d'abeilles domestiques et les essaims d'abeilles villageoises. Ils
placent, à cet effet, sur les arbres des propriétés communales,
des ruches toutes préparées et frottées de mélisse. Les essaims
qui se réfugient dans ces ruches deviennent leur propriété1
Une ruche donne, en moyenne, de sept à huit litres de miel,
qui se vend de 2 fr. 5o cent, à 3 francs le litre. L'usage du sucre
n'étant pas encore très-répandu dans le pays, le miel a toujours
un débouché assuré.
Lorsque les plantes sont atteintes du bou seû'af ou du bou zoug-
gar', les abeilles dépérissent, et quelquefois les ruches se dé
peuplent. Les abeilles se jettent alors avec avidité sur les fleurs du
genêt épineux (azezzou), qui, au dire des elles-
Kabyles, sont pour
un remède.
Les abeilles ont un ennemi acharné dans le guêpier (iamoun),
charmant oiseau au plumage bleu, qui en détruit des quantités
considérables. Plusieurs insectes, de la famille des coléoptères,
s'introduisent dans les ruches et souvent font déserter les abeilles.
Enfin, lorsqu'une ruche n'est pas tenue proprement, ou que le
nombre des abeilles n'est plus suffisant, il se développe dans la
cire un ver gros comme le doigt, blanc et à tête noire,
qui mange
le miel, la cire et la ruche elle-même. Ce ver se nomme en ka
byle thanouha.
D'après une croyance populaire, les ruches sont infailliblement
Voir Droit einl, liv. JII.