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(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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rente acquise et l’indifférence de la Communauté à l’égard de la qualité des<br />

textes et à l’égard de sa mise en œuvre, c’est-à-dire son refus de voir à la<br />

fois la gestion médiocre de son aide au départ, sa mauvaise utilisation à l’arrivée<br />

et, finalement, sa faible efficacité.<br />

6. Les services de la Commission qui sont chargés de la coopération au<br />

développement [6] ne se sont jamais dotés d’une unité d ’études digne de ce<br />

nom. La coopération a toujours été pratiquée dans une optique strictement<br />

pragmatique, sans aucune réflexion de stratégie globale ou de politique(s)<br />

économique(s), à moins de considérer comme telle les réorientations (très<br />

relatives parfois) données par tel ou tel commissaire responsable du développement<br />

et exprimées dans une série de mémorandums. La Commission<br />

n’a pas de véritables publications à son actif en matière de coopération au<br />

développement. Son rôle dans la genèse des idées sur le sous-développement<br />

et la coopération au développement est nul, alors qu’elle dispose à cet effet<br />

à la fois des ressources matérielles et des moyens en hommes et en in<strong>for</strong>mations,<br />

notamment grâce aux «délégations de la Commission» installées dans<br />

les pays sous-développés [7]. La comparaison est cruelle avec la Banque<br />

Mondiale et le Fonds Monétaire International dont on connaît les publications<br />

innombrables et de très haut niveau. Et l’on sait que ces institutions sont<br />

à l’origine de toutes les évolutions des idées en matière de développement<br />

et de coopération. Même l’OCDE et son Institut du Développement jouent<br />

un rôle, plus modeste certes mais de qualité, dans cette réflexion.<br />

Une autre expression de ce pragmatisme à courte vue dépourvu de tout<br />

support stratégique est ce que la Commission appelle les «programmes indicatifs».<br />

À chaque Convention, un programme indicatif est établi pour chaque<br />

État ACP, de commun accord (Commission et État bénéficiaire), afin de servir<br />

de cadre à la mise en œuvre (assistance financière et technique) de l’enveloppe<br />

financière du FED qui lui est attribuée. Les «missions de programmation»<br />

accélérées (deux ou trois jours par pays) et légères (deux ou trois fonctionnaires)<br />

qui aboutissent à définir ces programmes indicatifs ne peuvent être comparées<br />

aux missions, lourdes et longues mais substantielles, que la Banque Mondiale<br />

envoie régulièrement dans les pays où elle intervient. Et les «programmes<br />

indicatifs» ne sont à tout prendre que des «shopping lists», même s’ils ont<br />

effectivement évolué à travers le temps vers une certaine concentration prioritaire<br />

sur un ou deux secteurs d’intervention par État bénéficiaire.<br />

7. Au départ, l’aide communautaire avait une importance relative très<br />

grande dans les 18 États africains et malgache associés (EAMA), comparable<br />

à celle de la métropole — la France principalement — et à peu près sans<br />

autre concurrence. Elle ne représente plus maintenant que quelques pour cents<br />

(au maximum 10%) du total de l’aide publique directe (APD) que reçoivent<br />

les États ACP. Dans ces conditions on peut comprendre que la CEE ne puisse<br />

pas prétendre — si elle y songeait, ce qui n’est pas établi — à influencer<br />

les politiques de développement africaines ou à imposer une quelconque

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