(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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absolue à l’agglomération de Kinshasa, et négliger le reste du pays ... L’analyse
d’un cas particulier, celui de l’approvisionnement en carburants, démontre,
dans le contexte actuel du Zaïre, l’inadaptation d’une gestion économique
centralisée à la solution des problèmes les plus simples de gestion économique,
avant même qu’on puisse parler de développement» [11]. Nous reviendrons
sur cette dernière conclusion dans le paragraphe suivant.
Toutes les grandes voies de communication, comme dans le monde entier,
vont de ville à ville, pas seulement parce que les villes en ont partiellement
dirigé la construction à leur profit, mais parce que ce sont précisément les
voies de communication qui confèrent à certains points de l’espace une valeur
centrale qui leur permet de s’ériger en villes. La carte du fret aérien par aéroport
établie en 1973 présentait des cercles de dimensions étonnamment semblables
à celle des cercles établis d’après le chiffre de la population urbaine [12]. Depuis
lors, le volume des transports aériens a considérablement augmenté, mais
d’après les chiffres de 1984, une concentration du trafic s’est effectuée au profit
d’une dizaine d’aéroports [13]. Kikwit a pratiquement disparu de la carte au
profit de Tshikapa. Bukavu et Mbandaka y ont reculé presque aux derniers
rangs, jadis tenus par Bunia et Gemena.
Dans les transports fluviaux, le Kasai a le rôle le plus important, avec
un trafic de plus de 500 000 tonnes par an en 1984, mais la majorité de ce
volume représente un simple transit de produits exportés. Il n’en résulte pas
moins une activité impressionnante sur le fleuve de Kinshasa à Kwamouth,
car la branche nord du Zaïre apportait encore à ce tronçon en 1984 un trafic
de 350 000 tonnes. Le tonnage transporté ne dépassait cependant plus guère
200 000 tonnes au-delà de Mbandaka, 179 000 tonnes au-delà de la Mongala
et 120 000 tonnes à l’est de Bumba.
Des 66 villes et centres que nous avons retenus,
— 25 sont implantés le long du réseau fluvial, et même 26 si on y inclut
Lodja, situé sur la haute Lukenie. La position de 9 de ces centres est
en outre renforcée par la jonction qui y a été réalisée avec un chemin
de fer (parfois sans importance aujourd’hui).
— 25 villes ou centres (y compris les précédents) sont situés sur le réseau
ferroviaire, et même 27 si on y joint Boma et Tshela, terminus de l’ancien
chemin de fer du Mayombe.
— 6 villes sont situées en bordure des lacs de l’est du pays : Moba, Kalemie
(terminus d’un rail) et Kituku, son extension au nord de la Lukuga, Uvira,
Bukavu et Goma. Elles sont à la fois des centres d ’échanges et des points
de contrôle de la frontière orientale du pays.
— 6 se sont développés le long de la route qui dessert la zone de peuplement
dense de Goma à lTturi : Rutshuru, Katwa, Butembo, Beni, Oicha et
Bunia.