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(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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du SDAT à ses débuts et d’autre part, parce que la sempiternelle méfiance<br />

manifestée par les pêcheurs ne pouvait favoriser les contacts. Considérées<br />

comme des éléments allogènes, les techniques de pêche qu’ils préconisaient<br />

allaient-elles être meilleures ? Les pêcheurs restaient très sceptiques ...<br />

C’est à <strong>for</strong>ce de patience, de sorties en mer répétées au sein des mêmes<br />

équipages, de discussions parfois banales, mais pourtant susceptibles de créer<br />

un dialogue et surtout à la permanence des mêmes hommes au sein du SDAT<br />

que peu à peu, l’intérêt des pêcheurs pour l’utilisation des nouvelles techniques<br />

est apparu et que quelques pêcheurs ont décidé de modifier leur approche<br />

de la pêche.<br />

Si les pêcheurs parviennent à adopter très difficilement tout processus innovateur,<br />

il est par contre une revendication à laquelle ils se vouent de manière<br />

acharnée : c’est l’abaissement du montant de la cotisation versée au titre du<br />

rôle d ’équipage lorsqu’il s’agit d’inscrits maritimes.<br />

Certaines côtes, nous l’avons vu, sont moins fréquentées par les pêcheurs<br />

et ils s’adonnent à la pêche de manière occasionnelle effectuant un nombre<br />

de jours d’embarquement juste suffisant pour leur permettre de bénéficier des<br />

allocations familiales et des autres avantages sociaux assimilés. Ils choisissent<br />

alors de s’enrôler pour la pêche, dans la mesure où d ’abord ce type de régime<br />

couvre socialement toute leur famille et, ensuite, parce que ce dernier n’est<br />

pas plus onéreux que celui d’autres catégories professionnelles, avec, en plus,<br />

la certitude d’échapper au régime des impôts. Pour cette catégorie d ’inscrits<br />

maritimes à temps partiel, le droit de s’enrôler peut paraître élevé... Le rôle<br />

est généralement exigible deux fois par an et les pêcheurs guadeloupéens à<br />

temps complet qui ne tiennent pas de comptabilité dans leur ensemble, sont<br />

chaque fois surpris lorsque l’échéance d’une partie du rôle arrive. Ils sont<br />

peu préparés à payer la somme due et sont souvent dans l’incapacité de le<br />

faire, d’où aussi leur mécontentement.<br />

Les revendications des divers syndicats de pêcheurs sont-elles réellement<br />

justifiées lorsqu’ils réclament la baisse des cotisations ? N’est-ce pas une <strong>for</strong>me<br />

de pêche traditionnelle, pratiquée par tout un chacun, qu’ils encouragent, celle-<br />

ci destinée à épuiser toujours davantage les capacités de production des bordures<br />

littorales ?<br />

Ce constat navrant est aussi un des facteurs du déclin de la pêche traditionnelle<br />

en Guadeloupe.<br />

1.2. S u r e x p l o it a t io n d e s b o r d u r e s c ô t iè r e s e t f o n d s l it t o r a u x<br />

Si ce phénomène tend en <strong>1992</strong> plus qu’en 1960, à se reproduire, c’est tout<br />

d’abord parce que la Guadeloupe est bordée d’une faible étendue de plateau<br />

continental. L’examen de la figure 1 fait apparaître l’isobathe -200 mètres<br />

(limite du plateau continental) à des distances très variables de la côte guade-<br />

loupéenne. Le nord de la Basse-Terre semble favorisé, ainsi que la région

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