(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
— 428 —<br />
de Sainte-Anne à Saint-François (côte sud de la Grande-Terre), tandis que<br />
de nombreux points (tels ceux qui <strong>for</strong>ment le sud Basse-Terrien) atteignent<br />
au contraire l’isobathe à moins d’un mille marin (1852 m). De même, la Côte<br />
sous le Vent (côte ouest de la Basse-Terre) enregistre très rapidement de <strong>for</strong>tes<br />
profondeurs (1000 mètres, 1400 m ètres,...) et ceci à une très faible distance<br />
du rivage. Au sud des Saintes et au nord-est de la Désirade, les chutes se<br />
précipitent de 1500 mètres à 4000 mètres, ce qui limite le champ d’influence<br />
de la pêche traditionnelle par manque d’équipement sophistiqué.<br />
Le département de la Guadeloupe, partie émergée d’un vaste socle sous-<br />
marin possède donc une plate-<strong>for</strong>me littorale très réduite (B a t t is t in i & P e t it<br />
1979, G u il c h e r & M a r e c 1978) et ce peu de superficie entraîne une surexploitation<br />
des côtes et fonds littoraux accessibles.<br />
De nombreux fonds, à des profondeurs plus importantes, existent, mais<br />
ils sont encore mal connus, peu explorés (C a m p r a s s e 1972) si l’on tient compte<br />
de l’équipement désuet des pêcheurs représenté dans leur canot.<br />
Les canots à moteur hors bord correspondent à un type particulier de<br />
construction et leur lancement remonte à une quinzaine d’années, à un moment<br />
où les pêcheurs avaient abandonné leurs anciennes embarcations exécutées<br />
sommairement dans une seule pièce de bois. Ainsi, la «Saintoise» est généralement<br />
un canot de 4 à 7 m de long exécuté en bois local (poirier, gommier)<br />
et bois du nord importé. Elle ne possède généralement aucun matériel<br />
(pas de cale, pas de treuil, pas de sondeur...) et, lorsque la mer est agitée,<br />
ce type d’embarcation ne présente pas suffisamment de sécurité pour exercer<br />
l’activité de la pêche au lointain ce qui limite cette dernière à la pêche<br />
traditionnelle à la journée, près des côtes.<br />
Les techniques de pêche ont très peu varié au cours de l’histoire de la<br />
pêche en Guadeloupe. La «Dissertation sur les pêches des Antilles» écrite au<br />
x v iiic siècle (1776) par un auteur anonyme, décrit les techniques de pêche<br />
telles qu’elles sont encore pratiquées en grande majorité, les modifications<br />
intervenant actuellement presque essentiellement au niveau du matériau utilisé<br />
( P h a l e n t e 1983).<br />
La nasse (ou le casier) est la technique la plus répandue et elle constitue<br />
aussi la <strong>for</strong>me la plus élémentaire de la pêche traditionnelle, composée de<br />
grillage et de bois, tandis qu’elle se fabriquait auparavant en osier (A u b in -<br />
R o y 1968). Chaque pêcheur possède un minimum de 50 nasses, ceci dans<br />
la mesure où une nasse ne peut rester opérationnelle que pendant environ<br />
une année, la mer rongeant le grillage et pourrissant le bois ( L a b r o u s s e 1970).<br />
Cette utilisation de la nasse très rudimentaire ( L a b a t 1931) contribue aussi<br />
à l’épuisement des bordures littorales et cette technique de pêche est pratiquée<br />
de manière permanente tout au long de l’année ... Outre la senne qui sert<br />
à la pêche des poissons volants (orphies, coulirous ...) ou l’épervier, employé<br />
pour la pêche de la «pisquette» (appât), il existe aussi en Guadeloupe, le trémail.<br />
Ce type de filet dont le haut est flottant n’est pas utilisé à une grande distance