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(1992) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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de Sainte-Anne à Saint-François (côte sud de la Grande-Terre), tandis que<br />

de nombreux points (tels ceux qui <strong>for</strong>ment le sud Basse-Terrien) atteignent<br />

au contraire l’isobathe à moins d’un mille marin (1852 m). De même, la Côte<br />

sous le Vent (côte ouest de la Basse-Terre) enregistre très rapidement de <strong>for</strong>tes<br />

profondeurs (1000 mètres, 1400 m ètres,...) et ceci à une très faible distance<br />

du rivage. Au sud des Saintes et au nord-est de la Désirade, les chutes se<br />

précipitent de 1500 mètres à 4000 mètres, ce qui limite le champ d’influence<br />

de la pêche traditionnelle par manque d’équipement sophistiqué.<br />

Le département de la Guadeloupe, partie émergée d’un vaste socle sous-<br />

marin possède donc une plate-<strong>for</strong>me littorale très réduite (B a t t is t in i & P e t it<br />

1979, G u il c h e r & M a r e c 1978) et ce peu de superficie entraîne une surexploitation<br />

des côtes et fonds littoraux accessibles.<br />

De nombreux fonds, à des profondeurs plus importantes, existent, mais<br />

ils sont encore mal connus, peu explorés (C a m p r a s s e 1972) si l’on tient compte<br />

de l’équipement désuet des pêcheurs représenté dans leur canot.<br />

Les canots à moteur hors bord correspondent à un type particulier de<br />

construction et leur lancement remonte à une quinzaine d’années, à un moment<br />

où les pêcheurs avaient abandonné leurs anciennes embarcations exécutées<br />

sommairement dans une seule pièce de bois. Ainsi, la «Saintoise» est généralement<br />

un canot de 4 à 7 m de long exécuté en bois local (poirier, gommier)<br />

et bois du nord importé. Elle ne possède généralement aucun matériel<br />

(pas de cale, pas de treuil, pas de sondeur...) et, lorsque la mer est agitée,<br />

ce type d’embarcation ne présente pas suffisamment de sécurité pour exercer<br />

l’activité de la pêche au lointain ce qui limite cette dernière à la pêche<br />

traditionnelle à la journée, près des côtes.<br />

Les techniques de pêche ont très peu varié au cours de l’histoire de la<br />

pêche en Guadeloupe. La «Dissertation sur les pêches des Antilles» écrite au<br />

x v iiic siècle (1776) par un auteur anonyme, décrit les techniques de pêche<br />

telles qu’elles sont encore pratiquées en grande majorité, les modifications<br />

intervenant actuellement presque essentiellement au niveau du matériau utilisé<br />

( P h a l e n t e 1983).<br />

La nasse (ou le casier) est la technique la plus répandue et elle constitue<br />

aussi la <strong>for</strong>me la plus élémentaire de la pêche traditionnelle, composée de<br />

grillage et de bois, tandis qu’elle se fabriquait auparavant en osier (A u b in -<br />

R o y 1968). Chaque pêcheur possède un minimum de 50 nasses, ceci dans<br />

la mesure où une nasse ne peut rester opérationnelle que pendant environ<br />

une année, la mer rongeant le grillage et pourrissant le bois ( L a b r o u s s e 1970).<br />

Cette utilisation de la nasse très rudimentaire ( L a b a t 1931) contribue aussi<br />

à l’épuisement des bordures littorales et cette technique de pêche est pratiquée<br />

de manière permanente tout au long de l’année ... Outre la senne qui sert<br />

à la pêche des poissons volants (orphies, coulirous ...) ou l’épervier, employé<br />

pour la pêche de la «pisquette» (appât), il existe aussi en Guadeloupe, le trémail.<br />

Ce type de filet dont le haut est flottant n’est pas utilisé à une grande distance

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