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Selon les estimations de la Swiss
Re, les catastrophes naturelles
auront occasionné d’ici la fin de
l’année une charge de 42 milliards
de francs de dommages dans le
monde. Cela ferait 27 milliards de
plus qu’en 2006, mais nettement
moins qu’en 2005. Les dommages
vont-il croissant ?
Les statistiques des sinistres de ces
dernières décennies montrent que la
variabilité et la gravité des catastrophes
naturelles ont augmenté dans le
monde. Cette tendance va se poursuivre
et peut-être se renforcer.
Quels sont les événements naturels
les plus lourds de conséquences
pour une compagnie mondiale de
réassurance comme Swiss Re?
Au niveau mondial, les ouragans survenus
dans l’Atlantique Nord, qui ont
provoqué pour plus de 120 milliards de
francs de dégâts, représentent la charge
la plus lourde pour les assureurs.
L’année 2005 en apporte la démonstration:
à lui seul, l’ouragan Katrina a
coûté près de 70 milliards de francs au
secteur des assurances. En considérant
seulement les catastrophes naturelles
résultant de conditions météorologiques
extrêmes, ce sont les ouragans
survenus aux Etats-Unis qui ont
été les plus onéreux. Viennent ensuite
les tempêtes hivernales comme Daria
(1990), Lothar (1999) ou Kyrill (2007),
dont les dommages potentiels sont évalués
à 42 milliards de francs. En troisième
position viennent les typhons que
subit le Japon, dont les dommages potentiels
sont estimés à 24 milliards de
francs. On estime que les événements
de cette ampleur ne surviennent que
tous les 100 à 200 ans.
En quoi Swiss Re est-elle concernée
par l’amplification des dommages?
Swiss Re doit verser aux compagnies
d’assurance le montant des dommages
couverts par contrat. De même que les
assureurs, nous devons calculer nos
primes de réassurance pour couvrir
le risque effectivement attendu. Pour
bien nous préparer, nous développons
et utilisons des modèles complexes de
survenance des dommages.
Cela semble extrêmement difficile…
Effectivement, les modèles de dommages
sont des modèles informatiques
complexes. Pour notre modèle « tempêtes
», par exemple, nous avons saisi
des données sur des milliers de tempêtes
recensées durant des centaines
d’années. Le modèle calcule comment
un bâtiment déterminé réagit à
une tempête déterminée, et donne une
estimation chiffrée du dommage. Ce
calcul est effectué pour chaque tempête
recensée et pour tous les bâtiments
assurés dans ce portefeuille.
Comment intégrez-vous l’influence
des changements climatiques sur
les tempêtes dans votre modèle de
dommages?
Conjointement avec l’Institut de météorologie
et du climat de l’Ecole po-
lytechnique fédérale de Zurich (EPFZ),
nous avons effectué une étude comparative
entre, d’une part, les dommages
causés par les tempêtes en Europe
sous le climat que nous connaissons
actuellement et, d’autre part, les dommages
causés potentiellement sous un
climat qui correspond à nos prévisions.
Nous avons associé les modèles climatiques
de l’EPFZ et de la communauté
scientifique internationale à notre
modèle de dommages. Résultat: il faut
escompter, pour la période de 2071 à
2100, une augmentation de 20 à 70 %
des dommages provoqués par les tempêtes
en Europe, par rapport à la période
de référence de 1961 à 1990. De
tels résultats sont pris en compte dans
notre modèle de dommages et de gestion
des risques.
Quels sont les montants concernés?
Aujourd’hui, on estime à 4,2 milliards
de francs les dommages assurés annuels
attendus suite à des tempêtes hivernales
en Europe. Selon nos calculs,
ce montant atteindrait 5,6 milliards de
francs en 2100. Dans ce scénario, la
Suisse se situe dans la tranche bas-
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forum du développement territorial 3/2007