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INFORMATION N° 30 sur la jurisprudence de la Cour mai 2001

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<strong>Cour</strong> d’assises considéra qu’il s’agissait « d’extorsion d’aveux ». Elle infligea une fois<br />

encore les peines minimales : un an ferme <strong>de</strong> réclusion et une suspension <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong><br />

3 mois. Ces peines furent réduites à 10 mois <strong>de</strong> réclusion ferme et à 2 mois et 15 jours <strong>de</strong><br />

relèvement <strong>de</strong>s fonctions pour les mêmes raisons précé<strong>de</strong>mment invoqué. Le conseil du<br />

requérant forma un nouveau pourvoi qui ne fut pas accueilli cette fois. La <strong>Cour</strong> <strong>de</strong><br />

cassation, dans son nouvel arrêt, ne répondit pas aux moyens <strong>de</strong> cassation formulés par<br />

l’avocat du requérant et ne lui notifia pas son arrêt. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’in<strong>de</strong>mnisation déposée<br />

par l’avocat du requérant <strong>de</strong>vant les juridictions administratives fut rejetée en première<br />

instance. La procédure en appel est encore pendante.<br />

Recevable sous l’angle <strong>de</strong>s articles 3 et 13. Irrecevable sous l’angle <strong>de</strong> l’article 5(1)(c).<br />

TRAITEMENT INHUMAIN<br />

Maintien en détention d'un condamné très âgé : irrecevable.<br />

SAWONIUK - Royaume-Uni (N° 63716/00)<br />

Décision 29.5.<strong>2001</strong> [Section III]<br />

Le requérant est né en 1921 à Domachevo, ville située en Pologne à l’époque <strong>de</strong>s faits et<br />

qui fut occupée par les Allemands <strong>de</strong> 1941 à 1944. Le requérant entra dans <strong>la</strong> police<br />

locale mise en p<strong>la</strong>ce par ces <strong>de</strong>rniers et en <strong>de</strong>vint commandant. La police pratiqua <strong>la</strong><br />

politique nazie <strong>de</strong> génoci<strong>de</strong> à l’encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion juive <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. En 1944, le<br />

requérant quitta <strong>la</strong> région pour s’établir en 1946 au Royaume-Uni. En 1996,<br />

conformément à <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1991 <strong>sur</strong> les crimes <strong>de</strong> guerre, il fut interrogé par les forces <strong>de</strong><br />

police britanniques <strong>sur</strong> ses activités à Domachevo pendant l’occupation alleman<strong>de</strong> ; il fut<br />

ensuite accusé <strong>de</strong> quatre chefs <strong>de</strong> meurtre. Les témoins à charge alléguèrent qu’il avait<br />

été directement impliqué dans l’exécution <strong>de</strong> Juifs. Deux <strong>de</strong>s chefs d’accusation furent<br />

toutefois abandonnés faute <strong>de</strong> preuve. La procédure fut <strong>mai</strong>ntenue pour les <strong>de</strong>ux autres<br />

chefs. Un <strong>de</strong>s témoins fit référence à un document – qui ne fut toutefois pas produit<br />

comme preuve – selon lequel le requérant aurait appartenu aux SS . Le juge du fond<br />

donna au jury l’instruction <strong>de</strong> ne pas utiliser <strong>la</strong> pièce comme preuve pour rendre son<br />

verdict. Lors du contre-interrogatoire, l’accusation <strong>de</strong>manda au requérant s’il avait servi<br />

dans l’armée alleman<strong>de</strong> et le questionna <strong>sur</strong> le document en cause. Après les p<strong>la</strong>idoiries<br />

finales <strong>de</strong>s parties, le juge décida <strong>de</strong> révoquer <strong>la</strong> liberté conditionnelle du requérant,<br />

estimant que c’était dans l’intérêt même <strong>de</strong> l’intéressé; le juge considéra aussi son grand<br />

âge (79 ans alors), son état <strong>de</strong> santé, le fait qu’il vivait seul à une adresse connue <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

presse et qu’il serait <strong>mai</strong>ntenu en détention à l’hôpital pénitentiaire où il serait transféré.<br />

L’autorisation <strong>de</strong> faire contrôler <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> révocation fut refusée. Le requérant fut<br />

reconnu coupable <strong>de</strong>s autres chefs par le jury et se vit infliger une peine impérative<br />

d’emprisonnement à perpétuité. La <strong>Cour</strong> d’appel le débouta <strong>de</strong> son recours. La Chambre<br />

<strong>de</strong>s lords n’autorisa pas le requérant à former un pourvoi <strong>mai</strong>s ne motiva pas son refus.

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