INFORMATION N° 30 sur la jurisprudence de la Cour mai 2001
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TRAITEMENT DEGRADANT<br />
Discrimination à l'égard <strong>de</strong>s Chypriotes grecs dans le nord <strong>de</strong> Chypre : vio<strong>la</strong>tion.<br />
CHYPRE - Turquie (Nº 25781/94)<br />
Arrêt 10.5.<strong>2001</strong> [Gran<strong>de</strong> Chambre]<br />
(voir Annexe I).<br />
TRAITEMENT DEGRADANT<br />
Hostilité envers <strong>de</strong>s personnes appartenant à <strong>la</strong> minorité Rom : communiquée.<br />
LACKO, DEMETEROVÁ et LACKO - Slovaquie (N° 47237/99)<br />
[Section II]<br />
Les requérants appartiennent à <strong>la</strong> minorité rom. En 1981, plusieurs familles rom, dont<br />
celles <strong>de</strong>s premier et <strong>de</strong>uxième requérants, trouvèrent du travail à Krásny Brod dans une<br />
coopérative agricole qui prit en charge leur hébergement. Le premier requérant et <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>uxième requérante obtinrent un permis <strong>de</strong> séjour permanent, respectivement à Nagov et<br />
Rokytovce, vil<strong>la</strong>ges qui jusqu’en 1990 faisaient partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Krásny Brod.<br />
En 1989, <strong>la</strong> coopérative ayant cessé ses activités, les intéressés se retrouvèrent sans<br />
travail, sans logement et dans l’impossibilité <strong>de</strong> s’établir dans <strong>la</strong> région, car les habitants<br />
non rom étaient extrêmement hostiles à leur égard, les chassant <strong>de</strong> toutes les communes<br />
avoisinantes dans lesquelles ils cherchaient à s’installer. En juin 1997, le conseil<br />
municipal <strong>de</strong> Rokytovce adopta une résolution prévoyant l’expulsion <strong>de</strong>s Rom qui<br />
chercheraient à s’établir dans le vil<strong>la</strong>ge. Le conseil estima que seuls <strong>de</strong>ux Rom, dont <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>uxième requérante, avaient un permis <strong>de</strong> séjour permanent à Rokytovce. La<br />
municipalité <strong>de</strong> Nagov adopta aussi une résolution simi<strong>la</strong>ire interdisant aux Rom <strong>de</strong><br />
s’installer à Nagov. En juillet 1997, les <strong>mai</strong>sons que le premier requérant et <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième<br />
requérante avaient fait construire dans une commune <strong>de</strong> <strong>la</strong> région furent détruites par <strong>de</strong>s<br />
personnes non i<strong>de</strong>ntifiées. Selon les requérants, les autorités n’auraient pas mené<br />
d’enquête <strong>sur</strong> <strong>la</strong> question. Le premier et le troisième requérants (qui travail<strong>la</strong>ient pour une<br />
fondation <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s minorités ethniques) saisirent <strong>la</strong> <strong>Cour</strong><br />
constitutionnelle pour contester <strong>la</strong> résolution du conseil municipal <strong>de</strong> Rokytovce; <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>uxième requérante attaqua, quant à elle, <strong>la</strong> résolution du conseil municipal <strong>de</strong> Nagov<br />
<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> <strong>Cour</strong> constitutionnelle qui rejeta les <strong>de</strong>ux recours, au motif que tant le premier<br />
requérant que <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxicme requérante n’avaient pas été touchés par les résolutions en<br />
cause. S’agissant du troisième requérant, <strong>la</strong> <strong>Cour</strong> constitutionnelle dit qu’il avait un<br />
permis <strong>de</strong> séjour permanent dans un autre district et n’avait pas établi son intention <strong>de</strong><br />
s’installer à Nagov ou le fait qu’il eût été empêché <strong>de</strong> le faire. Elle a considéré en<br />
conséquence que le requérant ne pouvait pas se prétendre victime.