De la représentation et de l'usage de la musique - Association des ...

PALABRES
CULTURE & ARTS
à propos de...
73 - Cf. p. 236
74 - Cf. pp. 145-146.
Kora
La kora est un instrument spécifiquement
mandingue. Selon la légende
mandingue, la kora fut découverte par
un grand chef de guerre, Tira Maghan,
qui la donna à un de ses compagnons
griots, Djelimaly Oulé Diabaté. Selon
la même légende, la première kora est
l’instrument personnel d’une femme-génie
qui vivait dans les grottes de
Kansala en république actuelle de
Gambie. Tira Maghan, impressionné et
ému par la musique de l’instrument,
décida d’en déposséder la femme-génie.
Aidé de ses compagnons de chasse, Waly
Kelendjan et Djelimaly Oulé Diabaté,
(exemple du tambour d’appel ou de
guerre), stimule la sensualité, éveille
l’émotion et la ferveur, etc.
En plus d’être le levain des foules,
elle est aussi son ciment, ce qui le
tient uni et lui confère toute sa force
et vitalité. Bref, elle est ce sans
quoi la vie serait totalement différente
et dépourvue d’attraits. Elle est
un élan vital. La preuve en est, à la
fin du roman, lorsque Térhé pressent
que sa mort est imminente : il
perd toute envie de pratiquer la musique
à laquelle il s’était pourtant
toujours adonné sans aucune réserve
ni mesure 73 .
Et la musique confine dans le
roman à une forme de magie, de
féerie. Non seulement les instruments
sont pourvus de qualités
humaines qui leur confèrent une
autonomie apparente (personnification),
mais en plus le spectacle
sonore et visuel que la musique
propose, par sa beauté, dépasse
l’entendement. Le narrateur décrit
76 L’Arbre à Palabres N° 18 Janvier 2006
il récupéra l’instrument qui échut à
Djelimaly, le griot du groupe.
Djelimaly la transmit à son fils Kamba.
Et ainsi elle passa de père en fils jusqu’à
Tilimaghan Diabaté qui introduisit la
Kora au Mali. La Kora est un instrument
de musique majestueux. Elle a 21
cordes dont une plus grosse que les autres
appelée Bajo urou (la mère corde). La
caisse de résonnance de la Kora est une
grande calebasse recouverte de peau.
La kora, l’instrument des griots
mandingues, est une sorte de harpe faite
d’une demi-calebasse tendue d’une
peau de chèvre et d’un long manche
avec 21 cordes. Lamine Konté est le
un spectacle foisonnant de couleurs
et de sons qui s’enchevêtrent,
et le présente, dans une description
éminemment lyrique, comme
quelque chose d’absolument féerique
74 .
Ce livre, à la frontière de la
chronique documentaire et du roman,
est une œuvre à part. Il
montre le caractère ô combien
fondamental de la musique et son
emprise sur les individus, et en cela
sert de modèle à toute une génération
de romanciers en proie à
la transmission de leur culture et
valeurs. Il y aurait encore bien des
choses à dire quant au statut de la
musique dans ce livre ; mais, étant
donné son caractère atypique (le
fait qu’on n’ait pas vraiment affaire
à un roman), l’analyse détaillée
des textes et de l’implication de la
musique concernera surtout ce
que j’appellerais les romans purs.
Ce que nous verrons dans le prochain
numéro.
griot qui a le plus popularisé la musique
mandingue jouée à la kora.
Il existe d’autres instruments à
cordes moins connus que la kora, comme
le riti, sorte de violon peul à une
corde, la caisse est en bois de fromager
tendue d’une peau. Le xalam, guitare
traditionnelle wolof, qui est fait d’une
petite calebasse sur laquelle on tend une
peau et quatre cordes. Le bolon, sorte de
harpe à quatre cordes.
source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kora