2010-04-plastilien-avril
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F I S C A L I T É<br />
Valérie CLAYTON • Allizé-Plasturgie •<br />
Déficits étrangers des<br />
PME, une mesure qui a<br />
le mérite de la simplicité<br />
La loi de finances pour 2009<br />
déroge aux règles de territorialité<br />
de l’impôt sur les sociétés<br />
en autorisant sous certaines<br />
conditions les PME<br />
soumises à cet impôt, à imputer<br />
sur leur résultat imposable<br />
les déficits subis par leurs succursales<br />
ou filiales étrangères.<br />
Cette mesure est de nature à<br />
lever certaines craintes des<br />
PME à s’implanter à l’étranger.<br />
Ce régime confère un avantage<br />
temporaire car les déficits<br />
ainsi déduits doivent être<br />
rapportés aux résultats bénéficiaires<br />
de la filiale ou de la<br />
succursale ou au plus tard au<br />
titre du cinquième exercice<br />
suivant celui de leur déduction.<br />
Dans une Instruction du<br />
20 janvier <strong>2010</strong>, l’Administration<br />
Fiscale vient de commenter<br />
ce dispositif. En voici les<br />
grandes lignes.<br />
Ce régime d’imputation des déficits<br />
subis à l’étranger concerne<br />
les PME soumises à l’impôt sur<br />
les sociétés dans les conditions<br />
de droit commun, dont l’effectif<br />
est inférieur à 2 000 salariés et<br />
dont le capital et les droits de<br />
vote sont détenus à moins de<br />
25% par une entreprise ou de<br />
manière conjointe par plusieurs<br />
entreprises qui ont un effectif<br />
supérieur à 2 000 salariés.<br />
Selon l’Administration Fiscale,<br />
les conditions relatives au statut<br />
de PME doivent être respectées<br />
non seulement au<br />
titre de l’exercice d’imputation<br />
des déficits subis par les succursales<br />
ou filiales étrangères,<br />
mais également au titre<br />
des exercices ultérieurs<br />
jusqu’à la réintégration totales<br />
des pertes imputées.<br />
Les déficits qui peuvent être<br />
déduits des résultats de la<br />
PME sont ceux subis par ses<br />
succursales ou filiales détenues<br />
directement et de<br />
manière continue à 95% au<br />
moins qui sont implantées<br />
dans un Etat de l’Union Européenne<br />
ou dans un Etat ayant<br />
conclu avec la France une<br />
convention fiscale contenant<br />
une clause d’assistance administrative<br />
en matière<br />
d’échange de renseignements<br />
et de lutte contre la fraude et<br />
l’évasion fiscale.<br />
Ces entités doivent être soumises<br />
à un impôt équivalent à<br />
l’impôt sur les sociétés, soit un<br />
impôt de quotité exprimé en<br />
unité monétaire, assis sur un<br />
résultat fiscal, non déductible<br />
de ce résultat, versé à titre définitif<br />
et sans contrepartie.<br />
La perte imputable sur le résultat<br />
de la PME s’entend du montant<br />
issu de l’application des<br />
règles fiscales de l’Etat d’implantation.<br />
Selon l’Instruction,<br />
ces déficits n’ont pas à être<br />
retraités selon les règles françaises.<br />
Mais l’Administration<br />
exige que la PME et les entités<br />
étrangères ouvrent et clôturent<br />
leurs exercices comptables<br />
aux mêmes dates.<br />
Bien que ce régime d’imputation<br />
des déficits soit applicable<br />
de droit dès que les conditions<br />
sont remplies, cette<br />
imputation en France du déficit<br />
subi par une succursale ou<br />
une filiale étrangère résulte<br />
d’une décision de gestion de<br />
la PME, prise distinctement à<br />
l’égard du déficit de chaque<br />
exercice.<br />
Les déficits déduits par la PME<br />
sont rapportés à son résultat<br />
imposable au fur et à mesure<br />
que ses succursales ou filiales<br />
deviennent bénéficiaires ou<br />
au plus tard lors du cinquième<br />
exercice suivant celui de leur<br />
déduction.<br />
Lorsque la succursale ou la<br />
filiale devient bénéficiaire au<br />
titre d'un exercice, la PME doit<br />
réintégrer dans ses résultats<br />
imposables le déficit déduit à<br />
hauteur du résultat bénéficiaire<br />
dégagé par la succursale<br />
ou la filiale.<br />
L’Administration Fiscale ajoute<br />
que les déficits ainsi rapportés<br />
sont taxés au taux d’imposition<br />
applicable à l’exercice de réintégration,<br />
quel que soit le taux<br />
en vigueur au titre de l’exercice<br />
de leur imputation.<br />
L’avantage accordé à la PME<br />
dans le cadre de ce régime est<br />
soumis à la réglementation<br />
communautaire relative aux<br />
aides de minimis plafonnant à<br />
200 000 € le montant des aides<br />
publiques qu’une même entreprise<br />
peut percevoir sur une<br />
période de 3 ans.<br />
Si cette mesure permet aux<br />
PME de faciliter leur implantation<br />
à l’étranger, l’Administration<br />
Fiscale en fait une interprétation<br />
restrictive qui réduirait<br />
ainsi l’avantage accordé.<br />
Source : Feuillet Rapide Francis<br />
Lefebvre / Inst. 20-1-<strong>2010</strong>, 4 H-<br />
4-10<br />
18<br />
Plastilien Avril <strong>2010</strong> • n°66