2010-04-plastilien-avril
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D R O I T D E S A F F A I R E S<br />
tions en matière de vices du<br />
consentement (notions d’erreur,<br />
de dol et de violence) ;<br />
- les parties doivent jouir de la<br />
capacité juridique d’exercice ;<br />
- l’objet du contrat doit être<br />
certain. Ainsi, le contrat ne<br />
pourrait se former si l’objet<br />
n’existe pas ou n’existe plus au<br />
moment de l’échange des<br />
volontés. Mais, l’existence de<br />
la chose peut être future.<br />
- L’obligation doit ensuite avoir<br />
pour objet une chose au moins<br />
déterminée quant à son<br />
espèce. La quotité de la chose<br />
peut être incertaine mais elle<br />
doit être déterminée (article<br />
1129 du Code Civil).<br />
- Il faut enfin que la prestation<br />
soit réalisable. En effet, à l’impossible,<br />
nul n’est tenu ! Cette<br />
obligation ne sera remplie<br />
qu’en cas d’absence d’obstacle<br />
de fait et d’absence d’un<br />
empêchement de droit (par<br />
exemple une des parties au<br />
contrat n’a pas sur la chose les<br />
droits qu’elle s’était obligée à<br />
transférer).<br />
- la cause doit être licite.<br />
Contrat oral ou écrit<br />
S’il est encore fréquent de<br />
s’entendre sans formaliser son<br />
consentement par écrit, les<br />
conséquences qui en résultent<br />
peuvent être importantes<br />
notamment au regard de<br />
l’étendue des obligations de<br />
chacune des parties.<br />
Entre les parties, le principe<br />
est celui de la force obligatoire<br />
du contrat, impliquant :<br />
- l’obligation d’exécuter le<br />
contrat;<br />
- l’irrévocabilité du contrat,<br />
(sauf résiliation anticipée de<br />
celui-ci);<br />
- l’exécution de bonne foi.<br />
Cette notion de bonne foi est<br />
relativement importante<br />
puisqu’il s’agira, en cas de discordance<br />
entre les parties au<br />
contrat, d’interpréter leurs<br />
volontés. Mais de quelle<br />
manière interpréter les volontés<br />
de chacun sans contrat<br />
écrit ?<br />
Il conviendra alors de se référer<br />
aux Conditions Générales.<br />
Lesquelles ? Celles du fournisseur<br />
ou bien celles du client ?<br />
En effet, généralement, le<br />
client fait état de ses Conditions<br />
Générales d’Achat qui<br />
sont reproduites au verso des<br />
bons de commandes.<br />
Quant au fournisseur, ses<br />
Conditions Générales de Vente,<br />
lorsqu’elles existent, figurent<br />
le plus souvent au verso de la<br />
facture.<br />
Chaque partie dispose donc de<br />
conditions générales qu’elle<br />
entend faire appliquer à l’autre<br />
partie. Mais en cas de contradiction,<br />
quelles sont celles qui<br />
priment sur les autres ?<br />
La circulaire Dutreil II du 8<br />
décembre 2005 considère les<br />
conditions générales de vente<br />
comme le point de départ de<br />
toute négociation entre un<br />
fournisseur et un distributeur<br />
qui pourra donner lieu ensuite<br />
à des conditions particulières.<br />
La loi de modernisation de<br />
l'économie a confirmé implicitement<br />
cette analyse en précisant<br />
que les conditions générales<br />
de vente constituent le<br />
« socle de la négociation commerciale<br />
» (article L.441-6 du<br />
code de commerce).<br />
Les conditions générales de<br />
vente ont donc une valeur prépondérante<br />
sur les conditions<br />
d'achat. Toutefois leur existence<br />
en tant que telle ne suffit<br />
pas pour qu’elles s’appliquent<br />
au client. Elles doivent lui être<br />
opposables.<br />
Les conditions générales de<br />
vente telles qu'elles sont établies<br />
par le fournisseur ne sont<br />
opposables à l'acheteur que si<br />
celui-ci, les ayant connues, les<br />
a acceptées, au moins tacitement.<br />
Ainsi, pour que des<br />
conditions générales soient<br />
déclarées juridiquement applicables,<br />
il faut qu’elles fassent<br />
partie intégrante du contrat et<br />
qu’en conséquence elles lient<br />
le client.<br />
Aussi, pour éviter toute exception<br />
d’inopposabilité, il est<br />
indispensable que les conditions<br />
générales soient connues<br />
dès le début des relations avec<br />
un client, en accompagnement<br />
de la remise de prix, de façon à<br />
ce que la commande soit passée<br />
en toute connaissance de<br />
cause.<br />
L’idéal est de faire signer le texte<br />
des conditions générales par le<br />
client. Il est possible de le rappeler<br />
au verso des documents<br />
commerciaux en indiquant impérativement<br />
au recto que le texte<br />
est imprimé au verso.<br />
Il appartient au fournisseur qui<br />
se prévaut de ses conditions<br />
générales de vente d'apporter<br />
la preuve que l'acheteur en a<br />
eu une connaissance effective.<br />
L'intérêt des parties est évidemment<br />
de négocier sur les<br />
points de divergence qui existent<br />
entre elles quant aux<br />
conditions de vente, pour<br />
dégager des conditions « particulières<br />
» au cas par cas qui<br />
feront l'objet de clauses<br />
expresses à insérer dans un<br />
contrat écrit.<br />
Cet écrit permettra ainsi de<br />
prouver l’existence du contrat<br />
et l’étendue des obligations de<br />
chaque partie. Cette démarche<br />
offre des garanties à chacun<br />
des contractants ; elle permet<br />
de fixer en toute transparence,<br />
les modalités techniques et<br />
financières concernant la<br />
fabrication ou la vente de<br />
pièces.<br />
Sur ce contrat, il importe de<br />
préciser l’identité des signataires<br />
et le cas échéant en<br />
vertu de quel mandat ils ont été<br />
autorisés à engager la société,<br />
l’objet de la transaction, les<br />
obligations de chaque partie,<br />
les conditions de livraisons, …,<br />
les modalités financières (prix,<br />
délais de paiement,<br />
remises…).<br />
Ces clauses devront être précises<br />
et énoncées clairement.<br />
En cas de contradiction, il sera<br />
fait application des dispositions<br />
de l’article 1135 du Code<br />
Civil selon lesquelles :<br />
« Les conventions obligent non<br />
seulement à ce qui y est<br />
exprimé, mais encore à toutes<br />
les suites que l’équité, l’usage<br />
ou la loi donnent à l’obligation<br />
d’après sa nature ».<br />
Qu’il y ait de véritables négociations<br />
ou simplement une<br />
négociation tarifaire, il n’en<br />
reste pas moins que l’écrit<br />
édictant des dispositions<br />
claires et précises reste indispensable<br />
pour éviter notamment<br />
les contentieux.<br />
Les paroles s’envolent, les<br />
écrits restent...<br />
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Plastilien Avril <strong>2010</strong> • n°66