2010-04-plastilien-avril

S T R A T É G I E
veau partenaire exigeant, soit
de se financer à un coût hors du
marché. Ce sont tous ces points
qui sont revus en détails après.
Pourquoi est-on obligé
de recapitaliser
une société ?
On recapitalise une société dans
les 3 cas de figure suivants :
• Un projet nouveau requiert un
nouveau financement : un
niveau de capitaux propres
suffisant sert de garantie aux
prêteurs. Les banques prêtent
au mieux l’équivalent des capitaux
propres de la société.
• Une croissance importante
oblige à financer le BFR (besoin
en fonds de roulement) pour
payer les fournisseurs, financer
le stock ou le poste client.
• Des difficultés d’exploitation
génèrent des pertes et un
besoin de trésorerie. La recapitalisation
devient une obligation
si les pertes ont consommé la
moitié du capital ou pire si les
capitaux propres restent négatifs
sur plusieurs exercices.
Dans ce cas les financements
extérieurs sont très difficiles.
Selon l’objectif à atteindre il y a
plusieurs opportunités :
- La recapitalisation en interne :
c’est la solution pour des montants
faibles à financer, un
besoin limité en trésorerie ou
des achats de valeur modeste
en crédit bail.
- La recapitalisation avec un
nouvel actionnaire pour des
projets nécessitant des sommes
d’argent plus importantes à
financer par des emprunts de
moyen et long terme.
- La recapitalisation par des
Business-Angel ou du capital
risque pour des projets dépassant
l’enveloppe de risque
acceptée par les banques. Les
Business-Angel sont des investisseurs
privés qui peuvent
défiscaliser une partie de leurs
revenus en investissant dans
des sociétés pendant une certaine
durée. Ils peuvent aussi
investir en temps, en savoir faire
ou faire profiter de leur carnet
d’adresse. Le but est de tirer le
profit maximum à la revente lors
de leur sortie de la société.
Remarque : Les financeurs vont
étudier la répartition entre capital
et réserves pour minimiser
leur risque. Le capital est une
somme difficilement transformable
en liquidité alors que les
réserves et le report à nouveau
sont distribuables en dividendes.
La recapitalisation
en interne
• Conversion de réserve
ou report à nouveau en capital
Une possibilité pour augmenter
le capital est de convertir des
réserves de la société en capital
pour accroître celui-ci.
Ceci améliore la présentation
de capitaux propres mais ne
crée pas de liquidités supplémentaires
dans la société.
En %
45
40
35
30
25
20
15
10
5
Allemagne
Les sociétés françaises ont
amélioré leur taux de capitaux
propres au cours de la décennie
précédente. Globalement, elles
restent bien capitalisées, ainsi
elles ont plutôt bien résistées
aux difficultés de 2009. Malgré
les informations négatives, les
sociétés françaises étaient plutôt
bien armées pour résister à
la crise financière de 2008.
• L’augmentation de capital
et la souscription par les
actionnaires :
L’augmentation de capital par
un nouvel apport est préférable
avec un inconvénient notable :
- La dilution de l’actionnaire
minoritaire;
Si l’un des actionnaires du projet
initial n’a pas les fonds disponibles
pour souscrire à l’augmentation,
sa part du capital et
son droit à dividende va être
diminué proportionnellement.
Son choix peut être alors de se
retirer du projet et de demander
le rachat de ses parts.
Médiane du taux de capitaux propres
(Ratio capitaux propres/total de bilan)
Secteur industrie manufacturière - (NACE : D)
0
1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
Espagne France Italie
• L’utilisation des comptes
courants d’associé :
Une solution est de transformer
en capital les sommes disponibles
sur les comptes courants
d’associés. Les comptes
courants sont des comptes de
bilan créés pour identifier
toutes les sommes dues aux
associés, on les appelle les
dette en compte courant : les
dividendes, les rémunérations,
etc… Les associés peuvent
laisser ces sommes sur les
comptes courants. L’objectif
est de laisser de la trésorerie
dans la société.
• Conversion de compte
courant d’associé en capital
Les actionnaires peuvent
convenir de transformer la
dette en compte courant en
capital. Ceci augmente la
valeur des capitaux propres
par une écriture comptable.
Cette solution n’apporte pas
d’argent frais.
L’inconvénient de cette solution :
l’actionnaire qui n’a pas les
moyens personnels de souscrire
au capital, a rarement les fonds
disponibles sur son compte courant.
Il sera dilué comme dans la
solution précédente.
• Blocage des comptes
courants d’associés
Le blocage des comptes courants
permet à certains actionnaires
de maintenir les sommes
qui leur sont dues dans la
société. Elle est librement
consentie par ces actionnaires.
Elle n’oblige pas les petits
actionnaires à y participer.
C’est une alternative qui permet
à certains associés de
garantir le besoin en financement
en bloquant les sommes
qu’ils ont disponibles.
Cette solution ne dilue pas l’actionnariat
minoritaire. Elle
maintient les sommes disponibles
dans la société.
n°66 • Avril 2010 Plastilien 27