2010-04-plastilien-avril

M A N A G E M E N T
Ulrich THOMIR
• Délégué Régional d’Allizé-Plasturgie Auvergne •
La Solitude du chef
d’entreprise…
Selon le Petit Robert, la « solitude » est la situation d’une personne qui est seule.
Difficile pour le chef d’entreprise de se retrouver seul face à lui-même dans les
instants de fatigue, de stress, de doute, mais aussi de prise de décision. Dans
«Mémoires de guerre», Charles de GAULLE écrit « Toujours le chef est seul face au
mauvais destin ». Tout dirigeant de PME est seul au moment de prendre position. Sa
vie personnelle, affective, émotionnelle sont des paramètres prégnants dans la
manière de conduire ses affaires et son entreprise.
On parle beaucoup de la souffrance
au travail. Selon Philippe
CHARVERON, Délégué
Général du MEDEF Allier, « On
vaticine à longueur de
colonnes sur le vécu ordinaire,
paraît-il de plus en plus difficile
à vivre, des salariés que le
travail, nous affirme-t-on,
épuiserait… ».
Mais qu’en est-il des dirigeants
de PME que les « souffrologues
» tendent plutôt à
diaboliser ? « La crise que nous
traversons depuis l’été 2008 a
fortement aggravé la souffrance
des dirigeants de PME.
Elle rejaillit brutalement et très
fréquemment sur le fonctionnement
de l’entreprise »,
ajoute Philippe CHARVERON.
Ainsi que le décrit fort bien
Olivier TORRES, chercheur à
l’université de Montpellier et à
l’EM Lyon, vice président de
l’association internationale de
recherche en entrepreneuriat
et PME, la souffrance du dirigeant
est notamment liée à
deux phénomènes :
- La solitude du chef d’entreprise;
- L’obligation coercitive de
gérer simultanément des responsabilités
très diverses,
parfois contradictoires.
La solitude dynamise l’intuition
ou paralyse pour décider et
Sculture de bronze de Didier Garcia « L’homme seul »
prendre des risques. Le dirigeant
de PME doit apprendre
à optimiser les échanges et la
saisie des faits en vu de faire
ses choix stratégiques. Le
prima est de se connaître soimême.
Quand il faut être sur le
front de la production et en
parallèle mener des actions
commerciales, que l’on débute
ou non, la solitude
ne vous quitte
jamais et pointe
surtout dans les
moments difficiles.
Les trois « modèles
de valorisation de
la force de travail »
repérés par P.
Rivard en 1986 et
commentés par le
sociologue C.
Dubar dans son
livre La socialisation,
donnent de
précieuses indications.
De nombreux
entrepreneurs
se
reconnaîtront dans cette typologie.
Le modèle du façonnier
valorisation par le résultat et
identification à un poste (job).
Le noyau dur de la compétence
est la formation sur le
tas, c’est-à-dire la capacité à
produire des résultats issus de
l’expérience et de la maîtrise
de l’activité de travail. L’identification
principale est celle qui
relie l’individu à son collectif
de travail qui constitue une
véritable « communauté professionnelle
» avec son langage
particulier, ses normes
informelles, ses joies et ses
souffrances profondément
intériorisées.
Le modèle de l’officier :
valorisation par la fonction et
identification à un statut.
L’officier est propriétaire de
son grade, par délégation d’un
pouvoir central et officialisé
par un acte officiel. L’identification
principale est celle qui
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Plastilien Avril 2010 • n°66