LIEUX ET PORTRAITS DE LA GÉOGRAPHIE EN ITALIE A L ...

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Le but était celui, central aux intérêts de l’Académie, de mettre sur une ligne
de continuité recherche scientifique et formation professionnelle; à ce but on
propose une organisation des études universitaires sur deux niveaux. À la
première, véritable liaison entre Université et Académie des Sciences, on devait
confier le rôle de produire l’avancement «des sciences et des arts»; elle
s’articulait en trois classes, une de Sciences physiques et mathématiques, une
de Sciences morales et politiques, une de Littérature et Beaux Arts. Dans la
deuxième classe, avec «Analyse des sensations et des idées» et «Morale», se
trouvaient aussi Science sociale et Législation, Economie politique, Géographie,
Histoire. Allioni va encore plus loin: en effet il propose, sans succès,
l’institution d’une Ecole spéciale de Géographie, d’Histoire et «d’Economie
Publique». Le projet n’est pas réalisé à cause de la vie très courte du premier
gouvernement provisoire et de la successive nouvelle fermeture de
l’Université, et des événements qui portèrent à l’assujettissement du Piémont
à la France.
Cet antécédent, bien qu’il n’ait pas eu une issue pratique, est intéressant
si on le compare aux événements successifs, qui portèrent à l’institution de la
chaire et qui paraissent encore partager, mais avec quelques flexions, avec le
projet d’Allioni, une conception semblable de la géographie et surtout de son
emplacement parmi les autres sciences à former un concert scientifique jugé
adéquat à répondre à des exigences spécifiques de connaissance de la société.
En 1848, an de la concession du Statut, dans le cadre de la réforme du
système universitaire du Royaume de Sardaigne voulue et inspirée par Cesare
Alfieri de Sostegno, le Roi Charles Albert décrète l’institution de deux
facultés distinctes, une de Lettres et Philosophie et l’autre de Sciences 24 , par
scission de la précédente unitaire Faculté de Sciences et d’Arts. Depuis ce
moment commence dans la Faculté ès Lettres une bataille pour y introduire
l’enseignement de la géographie parmi les nouvelles chaires.
Parmi les chaires de la Faculté ès Lettres il y a celle d’histoire moderne,
de toute récente institution (1847, par transformation d’un enseignement
d’Histoire Militaire activé l’année précédente), à laquelle on avait appelé Erdi
Torino, Torino, Stamperia Davico e Picco, a.VII, volume I, p. 25 et pp. 168-171. Voir
aussi P. BIANCHI, L’Università di Torino e il Governo provvisorio repubblicano (9 dicembre
1798-26 maggio 1799), “Annali Fondazione Luigi Einaudi”, XXVI, 1992, pp. 243-246.
Sur Allioni voir en particulier R. CARAMIELLO, Carlo Allioni, dans le volume R. ALLIO
(dir.), Maestri dell’Ateneo torinese dal Settecento al Novecento, Torino 2004, pp. 1-22.
24 Sur Ercole Ricotti voir G.P. ROMAGNANI, Ercole Ricotti, dans le volume F.
TRANIELLO, L’Università di Torino. Profilo storico e istituzionale, Torino 1993, pp. 421-
-423 et ID., Ercole Ricotti, dans le volume R. ALLIO (dir.), Maestri dell’Ateneo torinese
dal Settecento al Novecento, op. cit., pp. 191-212; des notices biographiques se trouvent
aussi dans C. CIPOLLA, L’autobiografia di un piemontese. Ricordi di Ercole Ricotti pubblicati
da Antonio Manno, Torino, 1886, ID., Ercole Ricotti, in Annuario Accademico per
l’anno 1883-84, Torino 1884, pp. 133-139 et dans le journal de E. RICOTTI, Ricordi di Ercole
Ricotti, edité par A. Manno, Torino 1866.