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LIEUX ET PORTRAITS DE LA GÉOGRAPHIE EN ITALIE A L ...

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Lieux et Portraits de la Géographie en Italie 105<br />

entre production et dissémination des connaissances géographiques et des relations<br />

culturelles entre corps social et institutions scientifiques se manifeste<br />

dans la rubrique de la revue dédiée à la «Geografia di Casa Nostra” (Géographie<br />

de chez-nous): il n’est pas insignifiant dans le conteste d’une production<br />

géographique qui dans sa partie académique privilégiait, avec peu<br />

d’exceptions, la géographie coloniale et elle ne se mesurait pas avec les problèmes<br />

d’une Italie qu’on venait de faire, mais qui était inconnue aux Italiens<br />

et à ceux qui les gouvernaient. Il s’agit d’une absence relevante de la géographie<br />

officielle dans un moment délicat de fondation de l’État et de construction<br />

de l’identité collective, que justement les différences historiques, sociales<br />

et économiques n’aidaient pas à trouver, avec l’incompréhension des<br />

différences; et il est significatif que la géographie académique ne se mesure<br />

même pas avec le problème politique fédéraliste, mais aussi purement géographique<br />

de la définition des domaines régionaux du pays. C’est-à-dire que<br />

le découpage territorial de l’Etat se fait sens les géographes 56 .<br />

Guido Cora (1851-1917), libéral modéré, fidèle en bon piémontais à la<br />

dynastie de la maison de Savoie, nous reconduit à Turin fin du XIX siècle, la<br />

ville la plus positiviste d’Italie comme Norberto Bobbio l’a définie, où il naît<br />

d’une famille de la haute bourgeoisie et où il occupe de 1882 à 1897 57 la<br />

chaire de géographie dans la Faculté ès Lettres, la moins positiviste dans<br />

l’Université de Turin 58 et dans laquelle il se situe non sans conflit. Mais<br />

avant et après son activité académique il en développe une autre de voyageur<br />

et de éditorialiste. En 1873 il fonde la revue “Cosmos. Communications sur<br />

les progrès les plus récents et remarquables de la Géographie et des Sciences<br />

apparentées”, revue qui continuera ses publications jusqu’à 1913 et qui a<br />

pour modèle déclaré les Geographischer Mitteilungen d’August Petermann;<br />

Cora en effet, n’a aucune licence comme Ghisleri, il n’a pas suivi le cours<br />

d’études canonique, mais en autodidacte il choisit en autonomie ses maîtres<br />

et son parcours de formation géographique: il étudie à Leipzig et surtout à<br />

Gotha, où il travaille avec Petermann dans la maison d’éditions de Justus<br />

56 Sur le problème des régions en Italie voir L. GAMBI, L’equivoco tra compartimenti statistici<br />

e regioni costituzionali, Faenza 1963, ID., Le “regioni” italiane come problema storico,<br />

“Quaderni Storici”, 34, 1977, pp. 275-298, ID., Un elzeviro per la regione, “Memoria e<br />

Ricerca”, 4, 1999, pp. 151-165, P. COPPO<strong>LA</strong>, Le scale dell’Unità. Le regioni smarrite di<br />

cent’anni di Congressi geografici”, Atti XXVI Congr. Geogr. It. (Genova 1992), Roma<br />

1996, volume I, pp. 73-84.<br />

57 La biographie de Guido Cora fait partie d’un projet de recherche en cours: voir P. SER<strong>EN</strong>O,<br />

Alle origini della Scuola di geografia nell’Ateneo torinese: appunti per un progetto di ricerca,<br />

dans le volume E. CASTI (dir.), Arcangelo Ghisleri e il suo “clandestino amore”. Geografia<br />

e studi coloniali tra ‘800 e ‘900 in Italia, op. cit., pp. 241-261; pour un bref profil<br />

biographique voir P. SER<strong>EN</strong>O, Guido Cora, dans le volume R. ALLIO, Maestri<br />

dell’Ateneo torinese, op. cit., pp. 281-282. Voir aussi le nécrologe de R. ALMAGIA’, Guido<br />

Cora, “Rivista Geografica Italiana”, 1918, pp. 42-46.<br />

58 C. POGLIANO, L’età del positivismo, dans I. <strong>LA</strong>NA (dir.), Storia della Facoltà di Lettere e<br />

Filosofia dell’Università di Torino, op. cit., pp. 101-130.

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