LIEUX ET PORTRAITS DE LA GÃOGRAPHIE EN ITALIE A L ...
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Lieux et Portraits de la Géographie en Italie 93<br />
cole Ricotti: un capitaine du génie, officier de carrière, licencié en génie hydraulique<br />
et passionné d’études historiques, nommé professeur universitaire<br />
directement par Charles Albert, il devient l’historien de la monarchie de la<br />
maison de Savoie, personnage de relief dans les institutions culturelles turinoises,<br />
fortement engagé dans la vie politique et culturelle de la ville, Président<br />
de l’Académie des Sciences et de la Députation d’Histoire de la Patrie,<br />
lieu de réélaboration de l’histoire de la Maison de Savoie en termes<br />
d’histoire italienne et d’intérêts définis nationale, Recteur de l’Université de<br />
1862 à 1865. Ricotti, non un géographe, est le premier professeur de géographie<br />
de l’Université de Turin. Il se bat dès le début pour l’institution d’une<br />
chaire de géographie, et il trouve des obstacles dans la «tradition» de la Faculté:<br />
encore une fois la tradition est un jeu d’inclusions et d’exclusions.<br />
Dans ce cas la tradition est constituée par de chaires de vieille institution,<br />
c’est-à-dire des études classiques: la Faculté se fend entre conservateurs,<br />
commandés par le latiniste Tommaso Vallauri, fortement hostile à la réforme<br />
du système de la Faculté et en particulier à l’activation de nouvelles disciplines<br />
telles que l’histoire et la géographie surtout, et l’aile innovatrice, dans<br />
laquelle militaient les titulaires des nouvelles chaires imposées par la réforme<br />
de la Faculté et qui trouvait à l’extérieur des appuis de la part de personnages<br />
tels que Carlo Boncompagni de Mombello,ministre de l’Instruction<br />
pour quelques mois dans le premier gouvernement constitutionnel et proche<br />
des milieux libéraux-démocratiques de Turin, et en particulier Cesare Alfieri<br />
de Sostegno, chef du Magistrat de la Réforme jusqu’à sa suppression et puis<br />
à son tour ministre de l’Instruction 25 . Déjà en 1848 Ricotti, convaincu de la<br />
nécessité du rapport entre histoire et géographie, demande et obtient de pouvoir<br />
tenir lui-même un cours bref de géographie: le cours est articulé en neuf<br />
leçons et le programme dénote des choix curieux ou – si on préfère – une<br />
conception limitée de la géographie: il y traite de cosmographie et de géométrie<br />
(ce dernier héritage de la tradition cartographique militaire qui au Piémont<br />
remonte à l’enseignement donné dans les Écoles Théoriques et Pratiques<br />
d’Artillerie, fondées en 1739, tradition dont l’officier Ricotti est<br />
héritier). Dans une lettre envoyée à Cristoforo Negri, Président du Conseil de<br />
l’Université, pour soutenir la demande d’activation du cours, Ricotti motive<br />
sa demande avec l’objectif de «fournir à la jeunesse les informations préliminaires<br />
nécessaires à continuer tout seuls une étude de géographie, et de<br />
fournir ensuite surtout aux étudiants de Belles Lettres les moyens pour suivre<br />
avec profit mes cours d’histoire moderne, dans lesquels je prendrai soin de<br />
lier l’enseignement des faits à la connaissance géographique des lieux, ainsi<br />
25 Sur la période de la réforme de la Faculté voir l’étude très documentée de U. LEVRA, La<br />
nascita, i primi passi: organizzazione istituzionale e ordinamento didattico (1792-1862),<br />
dans le volume I. <strong>LA</strong>NA (dir.), Storia della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università di<br />
Torino, Firenze 2000, pp. 78-98.