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LIEUX ET PORTRAITS DE LA GÉOGRAPHIE EN ITALIE A L ...

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Lieux et Portraits de la Géographie en Italie 103<br />

truction de la géographie nationale cette expérience ne laisse aucune trace,<br />

débordée inévitablement par la consolidation de la Société Géographique Italienne<br />

qui, dans ses premières années d’activité, au moins jusqu’à la Présidence<br />

de Dalla Vedova est gouvernée en grande mesure par des politiciens,<br />

des militaires, des diplomates, des entrepreneurs bien plus que par des géographes<br />

académiques 51 et qui marque tout de suite le passage du pouvoir de<br />

la géographie, comme Peroglio pouvait peut-être l’entendre ingénument, à la<br />

géographie du pouvoir, attirant dans cette orbite aussi une grande partie de la<br />

géographie académique.<br />

Toutefois, dans le panorama de la phase d’institutionnalisation de la<br />

géographie italienne, jusqu’à la première guerre mondiale environ, une tradition<br />

de géographie comme «sphère publique» émerge comme trait caractéristique,<br />

qui a encore des matrices dans le Risorgimento et qui se manifeste surtout<br />

à travers la fondation de revues, souvent liquidés dans l’historiographie<br />

géographique comme de vulgarisation, si non commerciales; mais dans<br />

d’autres cas, derrière la vulgarisation il y avait, comme pour Peroglio,<br />

l’engagement civil, et plus spécifiquement une conception de l’éducation<br />

comme propulseur du progrès civil, de circulation et de dissémination du savoir<br />

comme instrument de formation des consciences auquel on ne peut pas<br />

renoncer. Mais il est intéressant de remarquer que cela se vérifie transversalement,<br />

à l’intérieur et à l’extérieur de l’Université, dans des contextes sociaux<br />

et idéologiques différents. Les deux cas les plus significatifs sont ceux<br />

d’Arcangelo Ghisleri et de Guido Cora, deux personnages très différents et<br />

en même temps similaires.<br />

Pour le premier nous disposons maintenant d’excellentes études<br />

d’Emanuela Casti et Giorgio Mangini 52 . Ghisleri, (1855-1838), intellectuel<br />

laïc et républicain, dans la souche du fédéralisme de Carlo Cattaneo, enseignant<br />

d’histoire et de géographie dans les lycées, n’arrivera jamais à la<br />

chaire universitaire et il se pose au contraire comme anti-académicien. Sa<br />

conception de la géographie est celle d’une science non descriptive, mais<br />

analytique, capable de rechercher les liens de réciprocité entre la dimension<br />

51 Voir M. CARAZZI, La Società Geografica Italiana e l’esplorazione coloniale in Africa,<br />

Firenze 1972. Voir aussi L. GAMBI, Geografia e imperialismo in Italia, Bologna 1992, ed.<br />

anglaise L. GAMBI, Geography and Imperialism in Italy: from the Unity of the Nation to<br />

the “new” Roman Empire, dans le volume A. GODLEWSKA – N. SMITH (eds.), Geography<br />

and Empire, Oxford 1994, pp. 74-91.<br />

52 E. CASTI – G. MANGINI, Una geografia dell’altrove. L’Atlante d’Africa di Arcangelo<br />

Ghisleri, Cremona 1997, E. CASTI, L’Atlante d’Africa e il ruolo sociale della geografia,<br />

dans le volume E. CASTI (dir.), Arcangelo Ghisleri e il suo “clandestino amore”. Geografia<br />

e studi coloniali tra ‘800 e ‘900 in Italia, Roma 2001, pp. 14-52, G. MANGINI, Arcangelo<br />

Ghisleri e il positivismo, “Rivista di Storia della Filosofia”, 4, 1986, pp. 695-724, M.<br />

QUAINI, Arcangelo Ghisleri e la cultura geografica, “Archivio Storico Bergamasco”, 15-<br />

-16, 1989, pp. 35-46.

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