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LIEUX ET PORTRAITS DE LA GÉOGRAPHIE EN ITALIE A L ...

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Lieux et Portraits de la Géographie en Italie 95<br />

se heurtèrent deux différentes opinions et conceptions de la discipline. La<br />

majorité du gouvernement, c’est-à-dire l’élite subalpine de matrice libérale et<br />

réformiste, engagée dans le développement économique et dans l’administration<br />

du pays, qui s’était alliée à la gauche modérée anticléricale, rencontre de<br />

laquelle se modèlent les fondements des valeurs de libéralisme laïc du Risorgimento,<br />

d’un côté en rappelait surtout le rôle de science sociale, indispensable<br />

pour accompagner le développement qui se vérifiait dans la société civile<br />

dans les communications, dans les activités productives et financières, dans<br />

le commerce: la référence est pourtant à la tradition de la «statistique morale»,<br />

qui d’ailleurs dans ces années au Piémont constitue encore, comme<br />

nous l’avons déjà rappelé, un modèle d’enquête géographique et qui est remarquée<br />

avec évidence dans le titre qu’on veut donner à la chaire; cela<br />

n’était toutefois pas en contraste avec un rôle de science cognitive pure que<br />

toutefois on lui reconnaissait, en affirmant la nécessité de la géographie pour<br />

comprendre l’histoire et l’économie politique, auxquelles elle était considérée<br />

propédeutique; seulement en dernier on en rappelait l’importance pour la formation<br />

universitaire des enseignants des écoles élémentaires et secondaires.<br />

La minorité au contraire cherche des références doctes en dehors de la<br />

tradition locale et fait appel, d’une manière d’ailleurs impropre, à l’autorité<br />

de Ritter et d’une non mieux définie école de la Sorbonne 31 pour définir la<br />

géographie «science spéciale et circonscrite en elle-même», en refusant le<br />

rapprochement avec la statistique non moins qu’avec l’histoire ou l’économie<br />

politique et en la reléguant à un rôle de science descriptive, un concept<br />

de géographie qui sera soutenu dans l’école nationale plus tard; surtout, si<br />

apparemment il semble en défendre la spécificité et l’autonomie, en réalité il<br />

ne semble pas lui reconnaître une place et une finalité dans l’organisation du<br />

savoir que le débat parlementaire allait en fait dessinant, parce qu’il ne lui<br />

reconnaît pas un lien de nécessité qui la met en relation avec les autres sciences,<br />

à un moment où les distinctions et les définitions des disciplines allaient<br />

se précisant et se faisant plus rigoureuses, mais en même temps elle restaient<br />

encore partiellement ouvertes, tandis que les statuts disciplinaires apparaissaient<br />

faibles ou incertains.<br />

Formellement le premier model de géographie gagne, soutenu par la<br />

majorité, mais c’est une victoire éphémère: on institue la chaire de Géographie<br />

et de Statistique, ce qui apparemment répond à une instance sociale très<br />

clairement exprimée par celui qui représente une société en changement, qui<br />

est en train de construire un nouveau Pays et dans laquelle la bourgeoisie et<br />

une partie de l’aristocratie convergent sur un modèle de développement et<br />

d’état, moderne et cosmopolite, qui innerve à son tour un milieu économique<br />

en transformation. Mais quelle fut la réponse de l’académie à ces instances et<br />

31 Mais l’école de la Sorbonne est plus tardive: voir V. BERDOU<strong>LA</strong>Y, La formation de<br />

l’école française de Géographie (1870-1914), Paris 1981.

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