actes colloque 2007 - Les Ateliers
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Autoroute design<br />
par Tristan Guilloux<br />
Olivier Frérot est ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Il est depuis trois ans directeur départemental de<br />
l’équipement de la Loire. Il présente ici la démarche engagée par la DDE pour requalifier l’autoroute Saint-<br />
Étienne -Givors. Cette démarche s’appuie sur le design qui place les usagers au centre de la conception. Cette<br />
action s’inscrit dans un projet territorial qui vise à changer l’image d’une région stéphanoise en reconversion.<br />
Flux : Sur le territoire du sud du département de la<br />
Loire, la DDE a entrepris la requalification de l’autoroute<br />
Saint-Étienne - Givors. Quels sont les principaux<br />
motifs de cette amélioration <br />
Olivier Frérot : L’autoroute A47, prolongée en direction<br />
de Firminy et de la Haute-Loire par la RN88 et<br />
en direction de la plaine du Forez et de Clermont-Ferrand<br />
par l’A72, est une vieille autoroute puisqu’elle<br />
a été construite au début des années 1960. Pour une<br />
partie non négligeable de son parcours, elle n’a jamais<br />
été réparée, notamment sur le bas de la vallée du<br />
Gier, entre Lorette et Givors. C’est donc une autoroute<br />
qui a été construite avec les normes de<br />
l’époque. Et ces normes ne conviennent plus à la situation<br />
actuelle car l’autoroute nous pose de nombreux<br />
problèmes d’exploitation. D’une<br />
part, le trafic a crû de façon très importante,<br />
alors que la géométrie de<br />
l’autoroute comme son profil en travers<br />
ne correspondent pas à ce qu’il<br />
faudrait, de même que l’absence de<br />
bandes d’arrêt d’urgence sur la moitié du parcours.<br />
Dès que le moindre incident se déclare, un bouchon<br />
se forme et les services de secours accèdent difficilement.<br />
D’autre part, I’autoroute n’est pas assainie et<br />
les protections acoustiques ne sont pas suffisantes. La<br />
nécessité d’améliorer cette autoroute devient urgente<br />
d’autant que la circulation est très dense. Dans les<br />
sections les plus chargées, le trafic s’élève à 80 000<br />
véhicules par jour et cette circulation croît toujours.<br />
L’enjeu était donc très important, mais on manquait<br />
singulièrement de financement. La question que je<br />
me suis posée était la suivante: que peut-on faire<br />
techniquement C’est de là que je suis parti. Comme<br />
l’amélioration de l’autoroute n’était pas programmée<br />
dans sa globalité au contrat de plan, on disposait de<br />
crédits pour quelques opérations circonscrites. Ainsi<br />
la rectification du virage de Corbeyre à Lorette a été<br />
entreprise, parce que le tracé de l’autoroute était accidentogène.<br />
Sont également prévus quelques dispositifs<br />
de protection acoustique, la mise en place<br />
d’équipements dynamiques avec l’implantation de<br />
panneaux à messages variables qui vont voir le jour,<br />
et puis c’est tout. Ce qui du reste est très largement<br />
insuffisant. Je me suis donc dit qu’il fallait effectuer<br />
un travail de lobbying pour obtenir plus.<br />
Mais si l’on obtient davantage, la question du<br />
contenu technique reste en suspens. Sur cette autoroute,<br />
il est difficile d’appliquer les normes « normales<br />
». Cela dit, on pourrait appliquer des normes<br />
dégradées. Mais quel aspect va t-on lui donner Et<br />
je me suis dit de façon paradoxale : l’autoroute est<br />
vraiment moche, elle est vécue de façon très stressante<br />
par la plupart des usagers. C’est pour cela qu’il<br />
faut viser haut du point de vue<br />
de la qualité des aménagements.<br />
Et donc, est-il envisageable<br />
d’apporter quelque<br />
chose de plus dans la conception<br />
des améliorations et des<br />
réparations Et c’est là que le design intervient dans<br />
la démarche intellectuelle puisque le design, tel que<br />
je l’ai compris à Saint-Étienne, c’est une conception<br />
qui est tournée vers les usagers, les usagers de l’autoroute<br />
comme les usagers riverains. Et c’est à partir<br />
de là que je me suis dit qu’il a quelque chose à inventer.<br />
Puisqu’on part de zéro, puisque l’autoroute<br />
n’est vraiment pas belle, il n’y a rien à perdre.<br />
le design, tel que je l’ai compris à<br />
Saint-Étienne, c’est une conception<br />
qui est tournée vers les usagers,<br />
les usagers de l’autoroute comme<br />
les usagers riverains.<br />
Flux : Avant de définir le programme d’intervention,<br />
l’autoroute a fait l’objet d’une réflexion à partir de<br />
la méthode de l’analyse de la valeur. Que recherchiezvous<br />
<br />
Olivier Frérot : L’autre partie de réflexion portait sur<br />
l’exploitation de l’autoroute. Une exploitation de<br />
meilleur niveau parce que notre exploitation est ac-<br />
Séminaire de préfiguration de la session d’été 2008 | page 58