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actes colloque 2007 - Les Ateliers

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aménagement pour cela et que la grande vitesse automobile<br />

est favorisée. <strong>Les</strong> commerces des villages<br />

autrefois traversés par des nationales, enfin, dépérissent.<br />

<strong>Les</strong> doctrines évoluent sensiblement dès le milieu des<br />

années 1970, et donnent lieu, en 1978, à une inflexion<br />

non négligeable de la législation : la station n’est plus<br />

envisagée comme une contrainte subie mais plutôt<br />

comme une opportunité pour la satisfaction de l’usager<br />

et pour une meilleure articulation entre la grande<br />

vitesse et les territoires locaux : c’est la naissance de<br />

l’aire de services autoroutière, rapidement transformée<br />

en vitrine des régions traversées.<br />

<strong>Les</strong> accès à l’infrastructure et le débat sur<br />

les effets structurants des réseaux<br />

<strong>Les</strong> points d’accès aux autoroutes sont, dans ce<br />

contexte, des objets de conflit car, comme cela vient<br />

d’être dit, il existe une tension permanente dans les<br />

infrastructures de voirie entre recherche de rapidité<br />

(et donc limitation du nombre d’accès pour éviter<br />

que les déplacements locaux ne viennent gêner ceux<br />

à longue distance) et volonté de tirer parti de l’infrastructure<br />

pour le développement local. <strong>Les</strong> échangeurs<br />

autoroutiers ne sont en effet pas toujours des<br />

points d'accès à l'infrastructure. Marc Desportes<br />

(1996) a montré que la dissociation entre lieux de<br />

connexion (échangeur) et d'accès (diffuseur) a tendance<br />

à s'effacer aujourd'hui, surtout en site urbanisé.<br />

« Le passage des premiers projets aux réalisations récentes<br />

peut être analysé comme la réunion progressive<br />

de fonctions différentes :<br />

- premier stade : franchissement, accès, diffusion et<br />

échanges sont conçus séparément ;<br />

- deuxième stade : franchissement, accès, diffusion sont<br />

confondus, l'échange restant conçu séparément ;<br />

- troisième stade : les quatre fonctions sont réunies ».<br />

L'un des facteurs conduisant à la réunion des fonctions<br />

serait la difficulté des autoroutes à s'insérer en<br />

milieu urbain. La morphologie des nœuds du réseau<br />

varierait donc selon leur situation : dès qu'un point<br />

de correspondance se trouverait situé en milieu urbain,<br />

il serait optimisé en intégrant la fonction accès,<br />

alors que le même nœud, en situation isolée, pourrait<br />

conserver sa seule fonction initiale de rationalisation<br />

du déplacement.<br />

Le desserrement des espaces urbanisés aidant, la création<br />

d’un diffuseur est souvent un enjeu territorial<br />

majeur lorsqu’il s’agit de réfléchir en terme de desserte/reconstitution<br />

de tissus urbains de périphérie.<br />

<strong>Les</strong> débats récurrents entre représentants de l’Etat et<br />

collectivités locales autour de cette question en témoignent<br />

: faut-il programmer des autoroutes sans<br />

diffuseur, pour éviter de renforcer l’étalement urbain<br />

(et privilégier les déplacements à grande distance), ou<br />

au contraire multiplier ceux-ci pour permettre l’implantation<br />

des zones d’activités que les collectivités locales<br />

réclament souvent pour tirer le meilleur parti de<br />

l’arrivée d’une infrastructure (Olgiati, 2005).<br />

Derrière ce débat se cache celui sur les « effets structurants<br />

des réseaux de transport », compris comme<br />

« toutes les modifications des structures économiques<br />

consécutives à la construction et à la mise en service<br />

des infrastructures de transport » (Plassard, 1976). Le<br />

point sur cette question a été fait par Pierre Zembri<br />

en 1997. Rappelons rapidement les acquis principaux<br />

de la recherche dans ce domaine.<br />

<strong>Les</strong> discours officiels relatifs à la construction d’infrastructure,<br />

dans la France des Trente glorieuses, reposaient<br />

sur la mise en avant du fait que la création<br />

d'une nouvelle infrastructure ne pouvait que favoriser<br />

le développement économique des régions traversées.<br />

<strong>Les</strong> collectivités locales attendaient donc de l’arrivée<br />

d’une infrastructure des créations d'emplois et d'activités<br />

annexes comme l'hôtellerie, la restauration et par<br />

conséquent des revenus fiscaux (impôts locaux et taxe<br />

professionnelle). Ce courant de pensée s'est largement<br />

développé dans les études concernant les diffuseurs<br />

autoroutiers, puis s'est étendu pour le transport de<br />

voyageurs aux gares T.G.V. et pour le transport de<br />

marchandises aux plates-formes logistiques.<br />

Ces discours officiels étaient confortés par un certain<br />

nombre de travaux en économie des transports « traditionnelle<br />

» ayant recours à des méthodes déterministes<br />

pour identifier le rôle des infrastructures de<br />

transport dans le développement économique. Or ces<br />

travaux étaient motivés par des impératifs de justification<br />

politique en matière des choix d'investissement<br />

passés et d'optimisation des futures dépenses pu-<br />

Séminaire de préfiguration de la session d’été 2008 | page 69

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